En quoi la réforme territoriale de 2015 est-elle différente des autres réformes qu’ont connues les collectivités ces dernières décennies ?
Elle intervient dans un contexte complètement différent des deux autres actes de décentralisation. Les collectivités évoluent dans un contexte en forte mutation qui ne s’est pas encore stabilisé, tant sur le plan financier que sur celui des compétences. Les choses ne sont plus et ne seront plus jamais comme avant. Il nous faut avancer avec de nouveaux leviers. C’est une nécessité pour la fonction publique territoriale de s’adapter durablement.
Comment faire pour « s’adapter durablement » ?
Il nous faut revisiter notre quotidien, prendre des initiatives et mieux nous coordonner entre collectivités. Aujourd’hui, nos élus sont demandeurs de propositions pour faire bouger les choses. Il faut saisir cette opportunité. Le premier outil à privilégier, c’est le dialogue social pour construire ensemble. C’est lourd, c’est lent, c’est compliqué mais c’est fédérateur et ce n’est qu’avec un dialogue social de qualité qu’on peut faire bouger les choses. Il faut aussi encourager le droit à l’initiative et à l’expérimentation dans les services, sans oublier le temps de « retour ». Il est nécessaire de développer une culture de l’évaluation pour mettre les moyens là où ils sont utiles. Il faut bien expliquer qu’on a le droit à l’erreur, qu’il n’y a pas de risque de sanction. Je pense pour ma part que la bonne volonté excuse à peu près tous les défauts…
Aujourd’hui, nos élus sont demandeurs de propositions pour faire bouger les choses.
Comment mettre en œuvre ces nécessaires évolutions ?
Après avoir identifié les bonnes pratiques, il faut travailler en réseau. Mais surtout, l’encadrement est un maillon clé de la modernisation. Les cadres doivent donc être soutenus et accompagnés avec notamment des formations, des « modes d’emploi » pour les aider à faire face aux situations complexes. La collectivité doit définir des objectifs sur les modes de management et identifier les points faibles sur lesquels travailler. Il n’appartient pas aux directions des ressources humaines de gérer tous les problèmes. Ce doit être un travail en commun avec les managers.
Accompagner les cadres avec notamment des formations, des « modes d’emploi » pour les aider à faire face aux situations complexes.
Cet article fait partie du Compte-rendu
« Réforme territoriale : quelles conséquences pour les agents ? » - Club RH - Toulouse Métropole
Sommaire du dossier
- « Réforme territoriale : quelles conséquences pour les agents ? »
- « Les choses ne seront plus jamais comme avant » – André Thomas (Toulouse)
- « Les conséquences sur les agents viendront des organisations internes » – Me Aurélie Aveline
- « Repenser l’organisation du travail et réfléchir à l’évolution professionnelle des agents » – Hélène Ollier (CDG Haute-Garonne)
- « Redonner du sens et développer de nouvelles manières de travailler » – Sébastien Bonnefoy (Toulouse)
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