Si on ne connaît pas tous les points de sortie de la réforme territoriale, on sait d’ores et déjà qu’elle impactera l’organisation interne des collectivités et le cadre de travail de nombreux agents. Pas étonnant que la deuxième rencontre d’actualité du Club RH de l’année, organisée sur ce thème, ait fait salle comble le 9 avril 2015 à Toulouse Métropole.
Un mois jour pour jour après l’adoption par l’Assemblée nationale, en première lecture, du projet de loi portant Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), les incertitudes comme les changements induits par cet acte III de décentralisation continuent à susciter intérêt et questionnements.
D’autant que « la réforme est loin d’être stabilisée » comme est venue l’illustrer, à grands renforts d’exemples, Me Aurélie Aveline, avocat-associé et responsable des pôles « agents publics » et « intercommunalité » au sein du Cabinet Goutal, Alibert & Associés.
Ne pas s’enfermer dans des cadres
Cette situation encore instable n’a pas empêché les intervenants de présenter la manière dont ils envisagent la mise en œuvre de la réforme. Une réforme qu’ils considèrent comme une opportunité, pour les collectivités, de mettre en place une nouvelle manière de travailler, faisant davantage de place à l’innovation, à l’inventivité, à l’évaluation et au dialogue social.
« La réorganisation du travail peut être une aubaine. Mais si et seulement si on laisse des marges de manœuvre et une place à l’imagination. Il faut croire à l’intelligence du terrain, ne pas s’enfermer dans le cadre législatif et développer le conventionnement. Les collectivités peuvent trouver des solutions en elles-mêmes, notamment par le dialogue social », a fait valoir Hélène Ollier, directrice adjointe du centre de gestion de la Haute-Garonne.
« C’est ce que les collectivités feront de leur organisation qui déterminera les conséquences de la réforme sur les agents, et non la loi », a d’ailleurs rappelé Me Aurélie Aveline.
Prendre soin des managers
Le rôle des managers a été évoqué à plusieurs reprises comme l’une des clés de réussite du changement, en particulier par Sébastien Bonnefoy, directeur des ressources humaines de Toulouse et Toulouse Métropole. « Il faut prendre soin d’eux, car non seulement ils sont chargés d’expliquer et de porter les évolutions auprès des agents, mais ils sont aussi dans certains cas directement concernés. Il faut les outiller pour qu’ils soient acteurs de la fonction RH et des finances, et qu’ils puissent ainsi mieux accompagner les changements. »
C’est ainsi qu’à Toulouse les managers disposent d’indicateurs de masse salariale et peuvent suivre un parcours de formation à la carte selon leurs besoins sur des problèmes très pratiques, comme la gestion de l’absentéisme ou l’appréhension du dialogue social.
Cet article est en relation avec les dossiers
- « Réforme territoriale : quelles conséquences pour les agents ? » - Club RH - Paris
- « Réforme territoriale : quelles conséquences pour les agents ? » - Club RH - Toulouse Métropole
- Acte III de la décentralisation : la réforme pas à pas
Cet article fait partie du Compte-rendu
« Réforme territoriale : quelles conséquences pour les agents ? » - Club RH - Toulouse Métropole
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- « Réforme territoriale : quelles conséquences pour les agents ? »
- « Les choses ne seront plus jamais comme avant » – André Thomas (Toulouse)
- « Les conséquences sur les agents viendront des organisations internes » – Me Aurélie Aveline
- « Repenser l’organisation du travail et réfléchir à l’évolution professionnelle des agents » – Hélène Ollier (CDG Haute-Garonne)
- « Redonner du sens et développer de nouvelles manières de travailler » – Sébastien Bonnefoy (Toulouse)
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