Dans le contexte social et budgétaire actuel, l’enjeu pour les collectivités ne réside plus seulement dans l’exercice efficace de leurs compétences. Ces dernières sont de plus en plus attendues sur le terrain de l’exemplarité et sur leurs capacités à répondre aux exigences de la modernité. C’est ainsi qu’émergent des attentes concernant leur responsabilité sociale, environnementale et économique ou leur politique de la diversité.
A l’ère du numérique, elles doivent aussi réinventer leurs missions au service de la cité et devenir des acteurs majeurs de la toile au bénéfice de citoyens de plus en plus interconnectés. Cela appelle de nouvelles formes de concertation et de coconstruction des politiques publiques : une véritable « démocratie des réseaux » (1) à inventer. L’open data et la logique de transparence en sont des illustrations. Défis pour les collectivités, ces politiques ont aussi valeur d’exemple à l’extérieur.
Incubateur d’innovations
Les interrogations liées à ces changements de prisme sont nombreuses. Donnons-nous vraiment toute sa place au sens de l’action publique ? Sommes-nous prêts à partager et à faire circuler nos connaissances librement ? Acceptons-nous de considérer comme légitimes des réseaux vecteurs de convergence d’intérêts ?
La métropole européenne de Lille s’engage résolument dans ces voies. Ainsi, son intranet s’apparente désormais à un réseau social, s’appuyant moins sur les logiques hiérarchiques que sur les approches collectives. Nous créons aussi une direction de la recherche et du développement qui stimule, invente et coconstruit.
C’est une démarche de recherche appliquée et expérimentale originale pour définir la stratégie d’innovation des services et servir d’incubateur. Elle démultiplie les initiatives internes et augmente les capacités d’innovation avec l’ensemble de nos interlocuteurs.
La métropole européenne de Lille recourt ainsi à la logique de « l’innovation ouverte » en l’adaptant au secteur public, en « ouvrant ses portes et ses fenêtres », pour reprendre l’expression de son président, Damien Castelain. C’est un véritable enjeu culturel, une nécessité pour demain.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Daniel Béhar, « Changer les institutions ou changer les pratiques ? », revue « Esprit », n° 412, février 2015. Retour au texte