PHOVOIR
La filière forêt-bois manque d'un pilotage stratégique et d'objectifs pour l'amont et l'aval, regrettent les sénateurs Houpert et Botrel, dans un rapport de la commission des finances remis le 9 avril 2015. Ils formulent une série de recommandations et pointent notamment les conflits d'usages liés au bois-énergie.
Ma Gazette
Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée
Bois-énergie : des projets vertueux sous certaines conditions
Les sénateurs n’y sont pas allés par quatre chemins, en déclarant que la politique forestière française n’avait « ni stratégie, ni pilote » et qu’elle était « sans résultat ». Dans un rapport présenté le 9 avril, deux membres de la commission des finances du Sénat, Alain Houpert et Yannick Botrel, ont détaillé les problèmes dont souffre la filière forêt-bois et qui empêche la France de valoriser sa couverture forestière, la quatrième d’Europe. Ils ont tout d’abord pointé un morcellement trop important des forêts, avec 3,3 millions de propriétaires forestiers, et le fait que « les espèces d’arbres qui les composent (des feuillus pour les deux tiers) n’offrent pas de débouchés », selon Alain Houpert.
Pour un pilotage stratégique de la filière
Mais surtout, les deux sénateurs regrettent le manque de concertation entre tous les ministères qui interviennent sur ce sujet (agriculture et forêts, industrie, économie, écologie, énergie, budget, finances), ainsi que la multiplicité d’acteurs impliqués, qu’ils soient publics (Office national des forêts, Centre national de la propriété forestière, Chambres d’agriculture) ou privés – il existe une dizaine d’organisations professionnelles. Face à ce constat, ils appellent donc à la mise en place d’un pilotage stratégique, afin d’avoir « un lieu de concertation interministérielle et d’organiser la concertation avec les acteurs de la filière », explique Alain Houpert. Ils recommandent de placer cette structure sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et des forêts, de fixer des objectifs pour l’amont et l’aval et de demander un rapprochement des organisations professionnelles. Le « contrat de filière » signé en décembre 2014 n’est qu’une » avancée très ...