Nicolas Sarkozy plaide notamment pour un retour « à un niveau de dépenses publiques équivalent à 50% du PIB » et une inscription de « ce chiffre dans la Constitution, pour qu’il ne puisse plus être dépassé ».
Alors que la France est « écrasée d’impôts », il estime qu’il « ne doit plus y avoir d’ISF ». « On ne peut pas vouloir l’Europe, c’est-à-dire la liberté de circulation des hommes et des capitaux, et avoir la fiscalité la plus lourde du continent. Cette inconséquence nous coûte cher. Il faut désidéologiser le débat fiscal ».
Imposer le « un sur deux » dans la FPT – Selon l’ancien chef de l’Etat, pour baisser de sept points les dépenses publiques, « il faut d’abord s’attaquer résolument à ce qui pèse le plus lourd dans le budget de l’État et des collectivités locales : le nombre de nos fonctionnaires, car ce seul poste de dépenses représente 45 % du budget national et 60 % de celui des collectivités ».
En rétablissant d’abord la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, et « surtout » en l’imposant à la FPT, notamment en changeant la Constitution pour rendre cette règle compatible avec l’autonomie de gestion des collectivités.
En contrepartie, les collectivités devraient « avoir la possibilité de négocier directement les rémunérations et le temps de travail avec leurs agents, sans être totalement soumises à des règles imposées par l’État ».
L’ancien président réitère en outre sa proposition de « recruter prioritairement dans la fonction publique avec des contrats de cinq ans quand le poste le justifie. Il faut cesser de penser que pour un besoin qui peut être ponctuel, par exemple un informaticien sur un projet, on doit continuer à recruter pour trente ans. En matière de fonction publique, la France doit regarder la réalité de ce qui se fait en Europe. »
Heures supplémentaires défiscalisées – Jugeant que « l’écart entre le secteur public et le secteur privé est devenu injustifiable », il estime « impératif d’augmenter » le temps de travail des fonctionnaires « si on veut que la France s’en sorte ». « Je souhaite que l’on renégocie les accords sur le temps de travail dans la fonction publique, il y aurait moins de jours de RTT mais, en contrepartie, je propose de rétablir les heures supplémentaires défiscalisées, pour inciter les fonctionnaires à travailler plus », souligne M. Sarkozy.
Contrairement à M. Fillon, il ne plaide pas pour l’abrogation pure et simple des 35 heures. « Mon principe est simple : les entreprises qui souhaitent sortir des 35 heures doivent pouvoir le faire par la négociation. Comprendre les besoins de l’économie française, c’est oser dire qu’il faut faire confiance aux entreprises, aux entrepreneurs et aux salariés pour négocier à leur niveau le temps de travail », déclare M. Sarkozy.
Redonner une perspective – Autre disposition souhaitée : le retour du jour de carence. « J’accuse la gauche de paupériser la fonction publique en faisant le choix des sureffectifs, alors qu’il faut faire le choix de la qualité et d’une meilleure rémunération pour redonner une perspective à nos fonctionnaires », ajoute-t-il encore.
Alors que ses rivaux Alain Juppé et François Fillon prônent la retraite à 65 ans, l’ancien chef de l’Etat préfère enfin « passer l’âge légal de départ à 63 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein, mais le faire à raison d’une augmentation de quatre mois par an. C’est-à-dire repousser l’âge de départ à 63 ans (et à 68 ans, sans décote), en trois ans ».
L’âge légal de départ à la retraite était de 65 ans avant d’être abaissé à 60 ans en 1982 au début du premier septennat de François Mitterrand. La réforme des retraites de 2010 a depuis fixé cet âge légal à 62 ans, à partir de la génération née en 1955 (2017). L’an dernier, l’UMP a proposé de le reculer à 65 ans en 2023.
Réaction de Jésus de Carlos, représentant CGT au Conseil supérieur de la FPT
« Le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux n’a pas fonctionné. L’idée était de redistribuer l’argent économisé aux agents restants mais c’était sans compter sur la charge de travail qui a augmenté. »
« Le nombre de fonctionnaires territoriaux est en adéquation avec les besoins ; la démographie a augmenté. Il s’agit d’une vision complètement farfelue. »
« En matière d’emploi, il faut conserver le principe de la fonction publique de carrière. Les contrats de cinq ans ne sont pas du tout en adéquation avec l’action publique. »
« C’est un faux procès qui est fait à l’ensemble des fonctionnaires. Bien sûr, la fonction publique représente un coût, mais il s’agit aussi d’un investissement pour les générations futures. Qui peut accepter une récession des services publics, moins d’écoles, moins de services sociaux, etc. ? L’objectif de Nicolas Sarkozy est sans doute de les privatiser. »
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