Les participants aux assises régionales des états généraux du travail social – professionnels des collectivités, employeurs, associatifs…-, qui se sont déroulées tout du long de l’année 2014, peuvent désormais prendre connaissance de la synthèse de leur réflexion réalisée par les groupes nationaux. Cinq grands thèmes avaient été retenus :
- Coordination des acteurs ;
- Place des usagers ;
- Développement social et travail social collectif ;
- Formation initiale et formation continue ;
- Métiers et complémentarités.
Mesure du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, lancé en janvier 2013, les états généraux du travail social visait initialement à une refondation du travail social pour mettre en adéquation réponse publique et besoins des usagers et ambitionnait de « donner aux politiques sociales les professionnels dont elles ont besoin ». En plus des difficultés organisationnelles – comment recueillir la parole de milliers de professionnels, confrontés à des difficultés croissantes, en partie liées à la paupérisation, et en rendre compte objectivement ? -, un projet de réforme des diplômes a petit à petit monopolisé le débat.
Opposition
Le rapport du groupe de travail « Métiers et complémentarités », réuni dans le cadre des états généraux, a été validé, en décembre 2014, par la Commission professionnelle consultative (CPC) du travail social et de l’intervention sociale, qui n’a qu’un avis consultatif. Il propose une ré-architecture des 14 diplômes d’Etat du travail social avec une logique d’un diplôme unique par niveau, entraînant la fusion des diplômes d’assistant de service social, éducateur spécialisé, conseiller en économie sociale et familiale… en un diplôme unique de travailleur social.
L’un des arguments avancés par le rapport est que « le travail social pourra ainsi disposer d’une filière de qualification complète, cohérente et attractive qui facilite la fluidité des parcours professionnels ascendants et la mobilité intersectorielle. ». Des associations de professionnels, comme l’Association nationale des assistants de service social (Anas), ont déjà exprimé fermement leur opposition à ce projet, craignant la disparition pure et simple de leur profession réglementée.
Mission spécifique
Tenant visiblement compte de ce mouvement, le ministère des Affaires sociales annonce la nomination de la députée Brigitte Bourguignon (PS, Pas-de-Calais) qui est chargée de conduire une concertation spécifique sur les évolutions possible de l’architecture des diplômes avec les représentants des salariés et les fédérations d’employeurs. Le ministère précise qu’au cours de cette phase, les travaux de Commission professionnelle consultative du travail social et de l’intervention sociale seront « naturellement suspendus ». A l’issue de cette nouvelle étape, « un plan d’action pour la reconnaissance et la valorisation du travail social sera présenté », annonce le ministère, au plus tard fin octobre.
Avec cette focalisation des états généraux sur la question des diplômes, que reste-t-il de la démarche initiale, qui promettait une réflexion bien plus vaste ? Pour l’heure, cinq rapports nationaux. Les territoriaux seront particulièrement intéressés, pour leur exercice quotidien, par le rapport Coordination des acteurs qui réaffirme et développe le principe du « guichet unique » d’accueil, et le rapport Développement social et travail social collectif qui propose de faire le « choix courageux » d’un « choc de simplification » pour les politiques de solidarités.
Références