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Comment organiser l’approvisionnement en eau et le partage de la ressource avec des débits de cours d’eau diminués de près d’un tiers ? Ebauches timides de réponses, lors du séminaire « eau et climat », organisé le 3 février à Paris par le ministère de l’Ecologie.
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Martin Malvy a « bien du mal à parler de changement climatique, un jour où la neige complique les déplacements vers Toulouse, en avion, en train ou par la route ». Le président du comité de bassin Adour Garonne souligne en outre « la difficulté majeure » pour les politiques à « prendre des décisions quand les prévisions à long terme sont incertaines et qu’il faut agir de manière immédiate ».
Deux pluies centennales en quatre ans
Faut-il vraiment attendre que le cap de l’irréversible soit franchi pour songer aux mesures que l’on aurait dû prendre ? Les manifestations du dérèglement climatique sont particulièrement patentes dans le domaine de l’eau. « De 2011 à 2014, la pluviométrie a quasiment doublé (de 595 à 1 489 mm par an) sur la Métropole, note Hervé Paul, président de la commission eau, assainissement et énergie de Nice Côte d’Azur (Alpes-Maritimes, 29 communes, 540 000 hab.). Et la pluie centennale est survenue deux fois sur la période. Le rythme est en train de s’affoler. »
A l’échelle de Rhône Méditerranée, « le bassin est confronté à un véritable défi, avec des précipitations en baisse au nord et en hausse au sud, confirme Michel Dantin, président du comité de bassin. Le réchauffement climatique montre des signes palpables, que les citoyens constatent : la flore de Savoie est remontée de 150 mètres et les insectes méditerranéens s’observent aujourd’hui au-dessus d’Avignon ».
La sobriété, « techniquement possible et économiquement viable »
C’est à juste titre que Martin Malvy évoque l’impératif d’une prompte prise en charge du dérèglement du climat. Le climatologue Jean Jouzel rappelle que « sans inflexion d’ici 2020, on n’échappera pas à long terme à une hausse de 3 degrés de la température moyenne du globe (par rapport à l’ère pré-industrielle, ndlr) ». Or, l’objectif de la communauté internationale de limiter le réchauffement à 2 degrés à l’horizon 2100, correspond « déjà à une température élevée », poursuit le vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Le Giec met en avant un scénario de la « sobriété », contenant le réchauffement à 2 degrés d’ici la fin du siècle. « Techniquement, c’est possible, et ...