Jean-Luc Moudenc, maire UMP de Toulouse, et Philippe Saurel, maire divers gauche de Montpellier, sont bien décidés à conduire ensemble leur métropole respective. Ils veulent parler d’une seule voix face au futur exécutif régional de la nouvelle entité Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées pour défendre des sujets d’intérêt communs. Pour marquer cette volonté, les deux élus, maintenant chacun président de métropole, se sont retrouvés ce vendredi 23 janvier, pour l’installation de la métropole toulousaine (714 332 hab. ; 37 communes). Le 12 janvier, à Montpellier, les deux hommes étaient déjà ensemble pour présider la première réunion de la métropole de Montpellier Méditerranée (427 541 hab. ; 31 communes).
Agenda commun
« L’anticipation est le fait majeur. Lorsque la nouvelle région sera installée, cela fera 18 mois que nous aurons travaillé ensemble », a déclaré Jean-Luc Moudenc.
De son côté, Philippe Saurel a fait référence à l’Histoire soulignant que Toulouse et Montpellier renouent « avec la trame voulue par Pierre-Paul Riquet et le Canal du midi ». « Nous n’avons aucune raison de nous faire la guerre. Deux maires qui se parlent, c’est un exemple national», a-t-il poursuivi.
Deux responsables chargés du suivi technique dans la relation entre Montpellier 3M et Toulouse Métropole, seront nommés dans les semaines à venir. De même, les deux élus prévoient « l’inscription dans un agenda commun » de projets de collaboration, « dans la perspective d’avoir des dossiers prêts, début 2016 », quand la grande région unissant Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées sera née.
Moteurs de croissance
En font partie, la ligne à grande vitesse Toulouse-Montpellier via Narbonne après 2030, l’économie de la santé et notamment l’oncologie, les universités. « Nos deux universités rassemblées constitueront un pôle placé juste derrière celui de Lyon-Grenoble, soit plus de 200 000 étudiants. Il y a des synergies à inventer. Nous sommes entrés dans une phase de contrainte budgétaire. Nous avons intérêt de mettre en place ces projets communs. Il y a des doublons à éviter », affirme le patron du Capitole.
Le numérique est l’autre axe sur lequel les deux métropoles, toutes les deux labellisées French Tech. veulent parler d’une seule voix. Le prochain chantier sera de « créer des pépinières, développer des applications, se répartir les filières. La future grande région ne fonctionnera que si elle est sur la même longueur d’ondes que les deux moteurs de croissance que sont les deux métropoles », détaille Jean-Luc Moudenc. Le travail de partenariat ira jusqu’à l’analyse commune des débats sur la future loi NOTRe.
Arc méditerranéen
Présente lors de l’installation de la métropole toulousaine, la chercheuse Marie-Christine Jaillet, présidente du Conseil de développement de Toulouse Métropole (Codev), reconnaît que le pôle universitaire Toulouse-Montpellier sera parmi les tous premiers français. «C’est l’occasion d’approfondir des relations de partenariat, notamment dans le cadre du pôle de compétitivité « eau » basé à Montpellier, auquel adhèrent déjà l’Insa de Toulouse ».
De manière générale, la présidente du Codev salue la volonté de rapprochement des deux maires : « Ils font une analyse juste. Les collectivités qui compteront dans le futur seront les métropoles et les régions. Mais, il faut penser à une plus grande échelle en réussissant à articuler l’armature urbaine de ces deux régions, par exemple, en intégrant l’axe Nîmes-Perpignan», estime-t-elle.
L’organisation de « la maille ferroviaire » lui semble un autre enjeu important.« Avec la LGV Bordeaux-Toulouse, attendue en 2023 à Toulouse, on a joué le rapprochement avec l’Aquitaine. Là, la donne a changé. Or, Toulouse, qui devient une ville de l’arc méditerranéen, ne peut pas rester à deux heures en train de Montpellier », affirme-t-elle.
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