Vous venez d’être élue présidente d’un groupe de travail sur le fonds social européen. Quel est l’objectif de ce groupe de travail informel ?
Ce groupe comprend un représentant par groupe politique. Il vise à rendre plus accessible le fonds social européen auprès des citoyens. Il s’agit d’examiner à quoi sert le FSE et la manière dont il est utilisé. Nous voulons aussi mieux définir les défis de ce fonds, notamment en cette période de crise. Nous voulons aussi améliorer la coopération entre la Commission et le Parlement européen. La Commission viendra très régulièrement nous voir pour échanger sur l’utilisation des fonds.
Allez-vous réfléchir à l’avenir des fonds structurels ? Quelles pistes comptez-vous exploiter ?
La Commission européenne fera une proposition sur ce thème en octobre. Il me paraît essentiel de conserver le FSE, qui est un fonds important. Il faut garder une ligne budgétaire suffisante pour répondre aux différentes questions sociales.
Et surtout, il faut examiner la manière dont il est réparti. Car si certains pays, comme la France, bénéficient du FSE depuis assez longtemps, il faut aider les nouveaux pays entrants pour qu’ils puissent aussi en profiter. Ils peuvent ainsi apporter des améliorations dans les domaines de la formation ou de l’inclusion de toutes les personnes qui sont éloignées de l’emploi.
Vous évoquez un budget «suffisant» pour le FSE, à quoi songez-vous plus précisément ?
Il faudrait conserver le budget actuel. Nous ferons des recommandations en ce sens.
La dotation française, qui s’élève à 5,3 milliards d’euros pour la période 2007-2013, vous paraît-elle suffisante ? Souhaitez-vous qu’elle soit reconduite ?
Si la crise économique et sociale n’était pas survenue, je vous aurais répondu qu’il était possible de diminuer un peu cette dotation, pour favoriser le partage. Mais aujourd’hui, la réflexion est différente. Nous avons un taux de chômage important. Dans mon département, l’Aisne, le chômage s’élève à 14%. Chez nous, le FSE est vraiment essentiel. Mais je ne suis pas là seulement en tant que députée française.
Quel rôle le FSE doit-il jouer dans la crise ?
Il doit accompagner les personnes très éloignées de l’emploi. Mais sur le terrain, il y a aussi énormément de problèmes entre les besoins des entreprises et les chômeurs, qui ne sont pas formés pour combler les attentes des entreprises. La résolution de ce problème passe par la formation tout au long de la vie.
Quelles sont les prochaines étapes de votre groupe ?
Je souhaite que nous nous réunissions au moins tous les mois et demi. Dans notre groupe, une parlementaire, Elisabeth Schroedter est présente au Parlement européen depuis 1994. Elle a un niveau de connaissance du fonds qui est totalement différent par rapport aux députés qui viennent d’être élus.
J’ai demandé à la Commission européenne de nous faire un point complet sur le FSE, afin que nous en ayons une connaissance totale. Il faudra aussi travailler sur la complexité du montage des dossiers. En attendant les virement des fonds européens, les porteurs de projet sont obligés d’emprunter. Ce qui génère des frais financiers. Parfois, le versement des fonds date de douze mois.
Mais ces délais ne sont pas spécifiques aux fonds européens. C’est aussi le cas pour les subventions versées par les conseils régionaux ou généraux…
C’est vrai, mais il est nécessaire de réduire les délais.
Thèmes abordés