Dans les Sdis aussi, le 4 décembre, jour de vote dans la fonction publique, le scrutin qui comptait, c’était l’élection des représentants dans les comités techniques. En 2014, ce sont en effet les résultats obtenus dans cette instance de consultation sur les questions d’intérêt collectif qui servent à calculer la représentativité des organisations syndicales et leurs sièges dans les instances nationales.
Une représentativité qui, chez les sapeurs-pompiers, se distingue de celle enregistrée globalement dans la fonction publique. D’après les résultats définitifs communiqués le 15 décembre par la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, la Fédération autonome-FPT passe de la troisième à la première place en rassemblant sur son nom 22,89 % soit 7 944 voix sur 36 113 suffrages exprimés dans les Sdis.
Les autonomes devancent de plus de trois points FO (19,64 % des suffrages exprimés) qui arrive en seconde position, à un quart de point de la CGT (19,39 %). A cinq points derrière, la CGC, avec Avenir Secours, arrive quatrième avec 14,38 % des voix. La CFDT n’en recueille que 6,81 % devant la CFTC (6,2 %), grande perdante du scrutin, qui a sévèrement pâti du ralliement, à quelques mois des élections, du SNSPP-Pats à FO.
Les Alpes Maritimes ont fait la différence – « Tout ce qui a été fait pour nous déstabiliser n’a pas fonctionné. Nous avons un discours honnête, de terrain, proche de ce que veulent entendre les sapeurs pompiers et une constance dans nos positions, totalement détachées de la politique » assure André Goretti, président de la FA/SPP-PATS, qui se félicite d’une avance de 1 100 voix par rapport à FO, alors que son organisation ne présentait des listes que dans 50 départements quand FO avait des candidats dans 65 départements et la CGT dans 55.
Selon les organisations syndicales, le nombre de listes déposées pour les élections des comités techniques varie beaucoup. Le nombre de listes en présence compte également.
Ainsi, la FA-FPT a recueilli à quelques voix près l’équivalent de son avance dans un seul département, celui des Alpes-Maritimes, avec 1 053 voix sur 1 334 suffrages exprimés, devançant largement les deux autres listes en présence qui n’ont recueilli que 152 voix (FO) et 129 voix (CGC). Sud qui atteint pour l’ensemble des Sdis 5,67 % des suffrages, les a obtenus en ne présentant une liste que dans 16 d’entre eux comme l’Unsa en huitième position (4,39 % des voix).
Une forte participation… logique – « A une poignée de voix de FO, ce qui nous porte préjudice c’est le moindre nombre de listes déposées, l’abstention et le traitement récent des affaires de la CGT. Quand on est présent on est souvent majoritaire, sur notre pratique d’un syndicalisme exigeant face à des syndicats plus catégoriels » commente de son coté Sébastien Delavoux, animateur des collectifs CGT des Sdis qui explique le maintien d’un taux de participation élevé dans les Sdis (69 %) par rapport à l’ensemble de la fonction publique territoriale (54,9 %) par l’habitude des sapeurs pompiers de travailler en collectifs et d’être organisés syndicalement. « Dans les Sdis, en votant même par correspondance, les sapeurs pompiers savent qu’ils apportent leur pierre à l’édifice. Cela a du sens de voter dans leur département car ils connaissent les personnes qu’ils vont élire ».