En cette période électorale, ceux qui attendaient une critique en règle de la politique gouvernementale en seront pour leurs frais.
Le 9 février à Rennes, Jean-Yves Le Drian, président (PS) du conseil régional de Bretagne candidat à sa succession, s’est livré à une analyse très argumentée et plutôt dépassionnée du plan de lutte contre les algues vertes présenté la semaine dernière par les ministres de l’agriculture et de l’écologie.
Dans ce dossier très sensible, l’intérêt général de la Bretagne impose le partenariat. Le conseil régional sera un partenaire exigeant et responsable, résume l’élu, qui n’avait pas souhaité commenter les mesures dans la foulée de leur annonce en fin de semaine dernière. Une manière de prendre de la hauteur et d’éviter de tomber dans le piège de la «petite phrase».
«Innovation positive»
Jean-Yves Le Drian, qui rappelle qu’il est favorable à une «métamorphose» des pratiques agricoles bretonnes dans les bassins concernés, a listé sept points qui «vont dans le bons sens», notamment l’idée d’un appel à projets sur les territoires – «une innovation positive»-, tout comme la mise en place d’un comité régional de suivi. Il est clair que s’il y a co-pilotage du comité avec la région, nous participerons au financement, annonce le président du conseil régional.
Deux points méritent toutefois d’être approfondis, selon lui :
- Les appels à projets territoriaux doivent être clarifiés avec la définition de trois niveaux de contractualisation : régional, territorial et avec chacune des exploitations agricoles concernées.
- Quant à la méthanisation, solution privilégiée pour traiter les algues vertes échouées sur les rivages, elle ne doit pas être «une réponse spécifique» à ce fléau.
Deux insuffisances
Enfin, à ce stade, l’élu pointe deux grandes insuffisances : «la question du foncier n’est pas clairement abordée pour l’instant et la réflexion sur le mode de financement du plan n’est pas achevée». Les deux baies concernées, celles d’Hillion et de la Lieue de Grève, dans les Côtes d’Armor, doivent devenir des «laboratoires à ciel ouvert», et les montants annoncés (134 millions d’euros sur cinq ans) doivent être prioritairement consacrés à ces deux sites, l’extension aux 6 autres bassins concernés par les pollutions d’origine agricole devant faire l’objet de moyens supplémentaires, à négocier notamment avec Bruxelles.
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