Le président de la République a réaffirmé, lors de l’émission télévisée du 6 novembre 2014, qu’il souhaitait un service civique universel et bénévole. Est-ce la fin du dispositif sous sa forme actuelle ?
Du tout ! Le service civique, c’est-à-dire une mission longue, ouverte aux 16-25 ans, d’intérêt général, basé sur le volontariat et indemnisée (1), poursuit sa montée en charge. D’ailleurs, nous espérons passer de 35 000 à 45 000 contrats en 2015. L’Assemblée nationale vient de voter la création de services civiques supplémentaires dans le projet de budget 2015. Le projet d’un service universel serait une seconde voie, qu’il reste à préciser.
Quelle est, aujourd’hui, l’implication des collectivités territoriales dans le dispositif ?
Elle reste modeste mais évolue de façon positive. Actuellement, 7,3 % des jeunes en contrat le sont au sein d’une collectivité, un contingent de 1 500 volontaires, soit une centaine de plus qu’il y a un an. Au lancement du service civique, nous nous sommes adressés en priorité aux grosses associations, dans l’objectif d’assurer un volume important d’offres de mission, et assez peu aux collectivités. L’heure est venue de collaborer plus intensément.
Si on plaçait un jeune dans chaque commune, on pourrait répondre à la demande des jeunes, qui est très forte et à laquelle on n’arrive pas à répondre. Et on voit bien que les compétences des collectivités – social, environnement, culture… – sont en adéquation avec nos missions. Aussi, nous souhaitons développer un service civique international et les communes, fortes de leurs jumelages, pourraient tout à fait jouer leur rôle dans ce projet. Pour toutes ces raisons, d’ici la fin de cette année, au plus tard, début 2015, une convention entre le ministère de la Jeunesse et l’AMF, l’ADF et l’ARF viendra formaliser notre volonté d’une collaboration plus étroite.
Quels seraient les autres leviers possibles pour intéresser davantage les collectivités ?
Nous allons nous appuyer sur les directions régionales de la Jeunesse et des Sports qui ont l’habitude de travailler avec les communes. Nous projetons également une simplification des démarches administratives, qui, peut-être, rebutent les petites structures. Même si une fois qu’une structure a obtenu son agrément, le renouvellement est très facile.
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Notes
Note 01 Environ 580 euros nets dont environ 100 euros à la charge de la structure d'accueil, le reste étant pris en charge par l'Etat. Retour au texte