Une vive polémique a opposé début octobre les élus d’Orléans à l’opposition et aux associations d’aide aux démunis.
L’agglomération a en effet décidé de rendre «inhabitable» aux SDF l’espace situé sous le pont de l’Europe en périphérie ouest d’Orléans. Les services ont ainsi créé des monticules de terre et creusé des tranchées qui interdisent tout campement.
En décembre dernier, l’agglomération avait déjà voulu expulser un couple de SDF installé avec ses trois chiens sous le pont. Le 23 décembre devant le tribunal, l’agglomération avait expliqué que cette occupation posait «un grave problème d’insalubrité et de sécurité publiques, facteur d’insécurité pour les occupants, les promeneurs et les riverains».
Serge Grouard, maire UMP d’Orléans a justifié les aménagements de terrain par des motifs de sécurité : «On ne peut pas laisser des gens à cet endroit-là avec le risque que la Loire monte et qu’ils puissent être emportés par le courant. S’il y avait un accident le président de l’agglo serait directement mis en cause.»
Des arguments qui ne convainquent pas l’opposition et les associations. Le président de la Confédération nationale du logement dans le Loiret a jugé cette mesure «inhumaine». De son côté, l’opposition socialiste dénonce une «réponse scandaleuse au problème des SDF dans notre agglomération».
Les opposants rappellent aussi que la ville «aime repousser la misère à la périphérie» notamment par le biais d’arrêtés anti-mendicité ou anti-prostitution. La ville et l’agglomération estiment pourtant avoir fait leur devoir en assurant la prise en charge sociale du couple de SDF à l’origine de cette polémique.