L’Etat ne semble pas parvenir à tirer les leçons de la succession de tempêtes et autres inondations dont la fréquence et l’intensité ne cessent de croître. Tous les ingrédients sont là pour entretenir une certaine inertie, qui se révèle par un manque de gouvernance et de concertation.
Principal ingrédient : un imbroglio juridique. Le littoral relève juridiquement du domaine public maritime, et donc de la compétence de l’État. Et ce malgré une organisation régionale, une mobilisation et des responsabilités locales… qui nécessiteraient une clarification nationale. Et surtout une révision des textes, dont certains remontent à 1807 ! Une clarification des textes d’autant plus nécessaire que, concrètement, face à un risque naturel, comme l’érosion du trait côtier, les solutions évidentes ne se révèlent pas toujours les plus pertinentes à long terme : déconstruire un immeuble, c’est risquer de mettre d’autres immeubles en danger.
Information participative – En matière de prévention, le tableau dressé n’est guère plus satisfaisant : la qualité des « données sources » est critiquable, la transparence des informations « relative » et la gestion des données ( le « Big data ») difficile. Autrement dit, la prévention des risques côtiers se révèle inefficace en raison d’outils de communication peu intelligibles. Les participants à l’atelier ont cependant relevé l’émergence d’une prise en main « citoyenne » par l’utilisation des réseaux sociaux. Mais l’information participative, ce n’est pas de la prévention ! » ont-ils regretté.
Attentes – La reforme territoriale en cours suscite des attentes. Mais la crise des finances locales vient les atténuer. Techniquement, la création des grandes régions devrait favoriser une gestion homogène des évolutions du trait côtier. Mais elle amènera aussi à revoir les partenariats financiers, question cruciale alors que chacun constate une augmentation du coût de la protection côtière.