Pour la quatrième journée consécutive, jeudi 4 février, les ordures de la ville de Nantes sont restées sur les trottoirs, environ deux tiers des 170 agents du service de collecte ayant stoppé le travail.
Cinq grévistes et le syndicat CGT, assignés la veille devant le tribunal par la communauté urbaine pour le blocage du dépôt des bennes, avaient même le sourire : le juge s’est laissé jusqu’à vendredi 5 février après-midi pour prendre sa décision. Le magistrat a sans doute estimé que ce référé ne présentait pas une urgence absolue alors que le mouvement débute tout juste, indique Pascal Lemerle, délégué CGT. Et puis, les non-grévistes peuvent travailler : une entrée du bâtiment demeure libre, il n’y a pas d’occupation la nuit et la plupart des véhicules sont stationnés sur un parking extérieur.
Le conflit a pour origine la volonté de Nantes Métropole de déménager l’unique dépôt en périphérie sur trois nouveaux sites, réorganisation qui permettra, selon les élus, d’améliorer les tournées et de diminuer de 10 % le kilométrage parcouru par les camions.
Sans remettre en cause l’intérêt du transfert, la CGT, seul syndicat représenté au sein de cette régie municipale (un contrat de délégation lie les autres communes de l’agglomération à Véolia, sauf deux), s’oppose au plan : Un tel éclatement posera au contraire davantage de problèmes, notamment au niveau de la gestion du personnel et du matériel avec, pour conséquence, une dégradation des conditions de travail. Ce n’est pas en éparpillant les moyens qu’on peut faire des économies. Le plus efficace serait de nous regrouper sur un seul lieu avec l’atelier de mécanique qui, aujourd’hui, est à l’autre bout de la ville. Et de pointer, à moyen terme, la menace d’une privatisation du service.
Les agents appellent l’ensemble du personnel à manifester vendredi 5 février devant le siège de Nantes Métropole où est prévu un conseil communautaire. A l’ordre du jour, notamment, la création de deux des trois nouveaux dépôts périphériques.
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