Le projet de loi de finances (PLF) pour 2015, voté le jour même de la journée d’actualité du Club Finances à Marseille, comporte une trentaine d’articles qu’Alain Guengant, directeur de recherche honoraire du CNRS, a décrypté et analysé durant une heure devant le public marseillais.
Malgré la baisse de 3,67 milliards d’euros de baisse des dotations de l’Etat et quelques effets de contre-péréquation, notamment par le biais des évolutions des DSU et DSR cibles, ce PLF pourrait ne pas avoir les effets dévastateurs sur l’investissement tant craints et annoncés par les associations d’élus, selon Alain Guengant.
Un impact sur l’épargne brute et le désendettement – Cela ne veut pas dire pour autant qu’il sera sans conséquence sur les équilibres financiers des collectivités, comme l’a montré Stéphane Masse, associé au sein du cabinet de consultants FCL Gérer la cité, notamment sur le niveau d’épargne brute et la capacité de désendettement du bloc communal et particulièrement des départements.
Sur la période 2015-2017, le consultant juge d’ailleurs inévitable la hausse de la fiscalité locale pour compenser les déséquilibres financiers des collectivités.
Les partenaires des rencontres d’actualité du Club Finances, BPCE et KPMG, se sont de leur côté attelés à esquisser les marges de manœuvres possibles face à une situation anxiogène, dont de plus en plus d’élus veulent se sortir rapidement en jouant sur le niveau d’investissement.
Outre les taux d’intérêts historiquement bas qui incitent à recourir à l’emprunt, Françoise Larpin, associée et directrice du secteur public local chez KPMG a présenté les différentes stratégies à mettre en œuvre et les multiples actions à lancer pour se retrouver, grâce à des outils appropriés, en capacité de pilotage. Un pilotage « qui reste à améliorer » prévient-elle, en s’inquiétant sur certains projets des mandats.
Mesures d’économies – A cet égard, Jean-Claude Gondard, hôte de la journée d’actualité et directeur général des services de la ville de Marseille, ainsi que Jean-Luc Célestin, directeur des finances et des affaires juridiques du conseil général des Alpes de Haute-Provence, ont développé leurs mesures d’économies devant l’auditoire lors de la table ronde en fin de rencontre.
Ces mesures passent par un recul sensible des investissements, sans commune mesure toutefois avec la baisse attendue de la DGF qui devrait s’élever, selon Roland Blum, adjoint au maire chargé des finances de Marseille, à « 150 millions d’euros sur trois ans, soit les 2/3 d’une année d’investissement ».
Cet article fait partie du Compte-rendu
PLF 2015 : quel impact pour les collectivités du grand Sud ?
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- PLF 2015 : les dispositions relatives aux collectivités
- PLF 2015 : une onde de choc pour les collectivités
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