En quoi la fonction d’encadrement a-t-elle évoluée ces dernières années ?
La notion de cadre, telle qu’elle existe en France, est unique. Le cadre, c’est celui qui fixe des objectifs, avec des moyens, et qui est garant des résultats. C’est celui qui établit et fait respecter les règles.
Or, aujourd’hui, le « faire plus avec moins » implique de devenir manager. Un terme qui vient du français « ménager ». Le manager doit faire tourner le manège, être aux avant-postes, entraîner, évaluer, animer. Et il doit aussi ménager l’individuel au service du collectif, et le collectif au service de l’individuel.
Aujourd’hui, on n’encadre plus des agents, on manage des individus. Ce qui demande aux encadrants de savoir définir des objectifs clairs, organiser et animer les compétences, évaluer et corriger.
Dans un contexte particulièrement anxiogène pour les agents, fait d’incertitudes et de manque de moyens, de quels leviers disposent les managers pour favoriser la qualité de vie au travail ?
Il faut être sincère et transparent. Il faut expliquer la situation aux agents qui sont tout à fait en mesure de la comprendre, faire un exercice de responsabilité en expliquant pourquoi il est nécessaire de recentrer l’activité des services.
Des décisions courageuses doivent être prises, qui font sens auprès des personnels. Il faut surtout recruter des managers de bon niveau. Au-delà du grade, du mérite, il s’agit de s’attarder sur leur capacité à manager des personnels. Car une fois encore, l’exercice d’encadrement a changé de nature. Il ne s’agit plus de demander aux agents « d’appliquer une procédure » ou « d’exécuter une décision » mais bien qu’ils les « mettent en œuvre ».
Il faut prendre des décisions courageuses, qui font sens auprès des personnels
Un « bon manager » a-t-il pour autant les moyens de rendre « heureux » les agents au travail ?
Selon une enquête menée par la MNT en 2012, ce qui rend les agents heureux, c’est le sentiment d’utilité et d’avoir fait du bon travail, ainsi que la qualité du chef. Donc oui, un bon manager peut améliorer la qualité de vie au travail. Encore faut-il qu’il fasse confiance à ses agents, qu’il leur laisse de la liberté pour agir. Cette marge de manœuvre est source d’épanouissement, de reconnaissance, de fierté, et donc d’accomplissement au travail.
Il faut être ferme sur le respect des objectifs, mais laisser aux agents la possibilité de « mettre leur patte », individuellement et collectivement.
Etre ferme sur le respect des objectifs, mais laisser aux agents la possibilité de « mettre leur patte », individuellement et collectivement
Cet article fait partie du Compte-rendu
« Rendre les managers acteurs de la qualité de vie au travail » - Club RH - Châlons-en-Champagne
Sommaire du dossier
- « Rendre les managers acteurs de la qualité de vie au travail » – Club RH – Châlons-en-Champagne
- « Donner une méthodologie pour agir » – Muriel Gibert (CIG Petite Couronne)
- « On n’encadre plus des agents, on manage des individus » – Michel Namura (Montreuil)
- « Demander du soutien, cela ne signifie pas être incompétent » – Priscille Glories (Meaux)
- Agents TOS : « Nous avons dû faire face à de nouveaux enjeux RH » – Gérard Ruelle
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