Intercommunalités redessinées, carte des régions revisitée, clause de compétence générale limitée et départements condamnés… Dire que la, ou plutôt les réformes annoncées par le Président de la République et le Premier Ministre en mai 2014 convainquent les territoriaux serait très loin du compte !
Certes, les agents de catégorie A, peut-être mieux informés ou moins inquiets des conséquences sur leur propre devenir, se prononcent majoritairement en faveur de chacune d’elles, jusqu’à 80 % même pour la refonte intercommunale et 60 % pour la fin de la clause de compétence générale des départements et des régions.
Mais au fur et à mesure que l’on descend dans la hiérarchie, les chiffres afférents à chacune des quatre propositions sont nettement à la baisse, au point de réunir plus de mécontents que de satisfaits toutes catégories confondues, notamment pour ce qui concerne la suppression des départements et la nouvelle carte régionale.
Des disparités selon les collectivités – Inspectée au prisme des typologies et tailles de collectivités, la thématique réserve aussi ses différenciations. Sans surprise bien sûr, deux agents de département sur trois – SDIS compris- retoquent la suppression des conseils généraux et un sur deux exerçant en conseil régional réfute la nouvelle carte des régions ! Mais la refonte de la carte intercommunale, au taux d’adhésion partout majoritaire, révèle également la prégnance de certains clivages locaux, les 67 % d’opinions favorables en intercommunalités, notamment urbaines, passant à un petit 50 % au sein des grandes communes, les agents des premières estimant sans doute avoir tout à gagner à ces mouvements en termes d’intérêt professionnel quand les conséquences d’une métropolisation probable semblent plutôt inquiéter les personnels des secondes.
Enfin si la fin de la clause de compétence générale pour les départements et les régions laissent les uns et les autres plutôt dubitatifs – à l’exception peut-être des agents de SDIS, inquiets sans doute d’un retour à l’État dans ce cadre – la suppression programmée des départements se voit rejetée avec force – 60 % d’opinions négatives – par les fonctionnaires issus des petites communes comme ceux des intercommunalités rurales, tous ceux-là disant ainsi, à l’image de leurs élus, leur refus de voir disparaître leur allié départemental.
Ainsi, chacune des réformes annoncées touche durement, à sa façon, un profil d’agent, jusqu’à gravement en perturber la confiance en l’avenir, le sien comme celui de la fonction publique territoriale.
Présente pour 70 % des interrogés selon le Baromètre, cette crise de confiance est confirmée par la méthode d’évaluation des facteurs de survenance des RPS développée par le cabinet CaTTalyse, laquelle dévoile une tolérance aux incertitudes de l’environnement socio-économique du travail en baisse de près de 14 points en un an, jusqu’à 23 points de moins même pour les conseils généraux.
Attention donc à l’émergence de cet agitateur venant gravement altérer le cadre général de la qualité de vie au travail dans la FPT…
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