Il faut sauver le soldat « service public local » (SPL), dont 54 % des répondants supputent l’avenir en danger, dans une chute implacable de confiance de douze points en moins d’un an !
Alors que la possession du ballon semble acquise à une équipe adverse jouant l’efficience à tous crins, les agents territoriaux se replient donc dans leur surface de réparation, défenseurs autant du maintien de la qualité des SPL que de la qualité de vie au travail, comme pour mieux exprimer la relation entre les deux.
Manque de reconnaissance de la part des élus – Alors qu’un nouveau mandat débute, usuellement fort de la vision qu’il porte, la mise en œuvre du projet politique ainsi que la préparation de l’avenir des citoyens sont reléguées à la traîne des missions de service public estimées importantes, très loin derrière « rendre un service de qualité » (dans le top quatre pour près de 90 % des agents) et une « bonne gestion » de l’argent public qui remonte à la deuxième place (dans le top quatre pour 60 %).
Mais doit-on donc lire ici la sage acceptation d’une raréfaction définitive des deniers publics inscrivant les mutualisations et les réductions des dépenses parmi les premières actions à privilégier, ou le triste délitement du lien tissé avec des élus dont les objectifs ne portent pas l’action pour sept agents territoriaux sur dix – cadres A compris ! – et dont la reconnaissance manque toujours à deux agents sur trois (six sur dix parmi les agents de la catégorie A) ?
« Aux dirigeants et cadres de s’emparer du contexte »
Jean-Marie Reynaud, directeur général des services de Boulogne-Billancourt (116 300 hab.)
Transferts de compétences, mutualisations, disparitions… Pas étonnant si, dans l’urgence de cet environnement aussi mouvant qu’incertain, tous se recentrent sur le noyau dur de leur mission. D’autant que l’on ne passe pas d’un principe de proximité, constitutif du SPL, à celui d’une plus grande échelle sans bouleverser les habitudes et provoquer de fortes appréhensions. Mais ignorer ce contexte déstabilisant, voire anxiogène, relèverait d’une lourde faute managériale. Aux dirigeants et cadres de s’en emparer et, au lieu de la résignation, de sonner la charge de l’adaptation et de l’inventivité, facultés maintes fois démontrées par les territoriaux depuis les années 80, à l’appui d’un grand sens du service et des responsabilités.
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