« La bonne nouvelle, c’est que les fonctionnaires territoriaux demeurent attachés à leur mission de service public. Cette réalité, nettement exprimée dans le sondage, est à mettre en parallèle avec l’action que mène le gouvernement depuis deux ans et demi pour une meilleure reconnaissance du travail des fonctionnaires par les citoyens. La notion d’intérêt général doit être partagée entre ceux qui exercent le service public et ceux qui en bénéficient, même si ces derniers expriment parfois des revendications contradictoires entre des demandes toujours plus fortes pour accéder à de nouveaux services et le désir de payer moins d’impôts.
L’autre enseignement frappant, c’est que les agents territoriaux ne se sentent pas suffisamment reconnus par leur hiérarchie. Cette perception m’inquiète car elle peut être porteuse d’un malaise qu’il faudra dissiper. Le ministère a déjà ouvert ce chantier pour la fonction publique d’Etat. Nous avons notamment créé des formations pour améliorer le management et nous avons ouvert un site internet pour que les fonctionnaires d’Etat s’expriment en toute liberté sur ce sujet. En parallèle, dans la territoriale, les négociations sur « Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations » visent à préserver la notion de « fonction publique de carrière », mais aussi à simplifier, moderniser et rendre plus attractifs les métiers du service public. Elles devraient aboutir avant la fin 2015 et vont nous obliger à relire avec les organisations syndicales toutes les évolutions qui ont marqué la fonction publique depuis 30 ans.
Il faudra également adapter cette réflexion à la réforme territoriale, ce qui passe par une meilleure prise en compte du quotidien des agents des collectivités. Je souhaite leur donner plus de choix dans leurs carrières en favorisant les mobilités entre les communes et les intercommunalités, en développant les passerelles entre les trois piliers de la fonction publique et en redéfinissant les fonctions et les métiers. L’objectif de ce travail est de renforcer la notion de parcours professionnel au sein de la FPT.
Le dernier élément que je retiens du sondage, c’est l’inquiétude exprimée par les agents sur tout ce qui touche à leur qualité de vie. L’émergence de nouveaux emplois, notamment dans les services à la personne, le stress lié aux suppressions de postes, la fatigue de ceux qui, au guichet, peuvent être en première ligne face à la colère des usagers… toutes ces situations nous obligent à trouver des solutions novatrices pour améliorer le quotidien des personnels territoriaux. Cela pourrait passer par la mise en place de nouvelles formations et par l’organisation de services de « back-office »…. »
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Baromètre Bien-être au travail 2014 : le malaise croissant des territoriaux
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Sommaire du dossier
- Mal-être au travail, le spectre de la contagion
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : le malaise croissant des fonctionnaires territoriaux
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : La confiance en l’avenir pulvérisée
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : le service public local joue en défense
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : une grande fatigue au signe avant-coureur
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : Heureux malgré tout de travailler dans la FPT
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : des réformes collectivement rejetées
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : les collectivités ou il fait bon travailler… et les autres !
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : « Combattre les RPS, c’est s’attaquer à leur origine et non à leur manifestation »
- Bien-être au travail : Marylise Lebranchu réagit à notre baromètre