Cela fait déjà six mois que le récolement des musées nationaux et territoriaux aurait dû être achevé. Après dix ans de travail, la date butoir était fixée au mois de juin 2014. Et pourtant, comme le laissaient prévoir les bilans intermédiaires de 2012 et 2013, les 1158 musées territoriaux qui ont 40,7 millions de biens à récoler n’en ont effectivement récolé qu’environ 14 millions. Sans compter quelque 123 autres institutions en région, qui n’ont pas répondu aux sollicitations des Drac.
Travail acharné – Lors de la présentation du bilan du récolement, le 10 octobre 2014, la directrice des musées de France, Marie-Christine Labourdette, a étonnamment tenu à féliciter les musées territoriaux pour le travail effectué. « Le taux de 35 % de récolement des musées territoriaux est un excellent résultat et c’est la preuve d’un travail acharné et remarquable », a-t-elle insisté. Quatre régions sortent du lot : Bourgogne, Ile-de-France, Rhône-Alpes et PACA. Tout en reconnaissant que « des progrès énormes » ont eu lieu ces trois dernières années puisque fin 2012 seuls 17 % des biens étaient récolés, alors qu’en 2014 – les musées territoriaux et nationaux avoisinent les 40 %, Vincent Berjot, directeur général des patrimoines, s’est fait plus pressant. « Les musées ont jusqu’à fin 2015 pour clore leur premier récolement. Passé cette date, ils ne recevront plus d’aides de leur direction régionale des affaires culturelles », a-t-il averti.
Faible informatisation – « 40 % de récolement, c’est correct, mais ce n’est pas l’extase », a pour sa part soutenu la députée du Calvados Isabelle Attard (apparentée écologiste), à la tête d’une mission d’information parlementaire sur la gestion des réserves et des dépôts des musées. Moins optimiste, elle reconnait cependant que les musées ont pu être confrontés à plusieurs difficultés pour leur récolement. Outre le manque de moyens humains, une partie du retard est imputable à l ‘Etat qui a attendu 2006 pour publier les textes d’application. S’ajoutent les difficultés rencontrées par certains musées « avec des biens qui n’étaient pas inscrits à l’inventaire ou d’autres inscrits mais non retrouvés nécessitant des recherches », explique-t-elle. L’absence d’informatisation des musées a également compliqué la tâche tout comme « la réticence de certains conservateurs face à cette opération ingrate moins valorisante que l’organisation d’expositions temporaires ». « La méthodologie doit continuer à s’adapter, a poursuivi Marie-Christine Labourdette. Les musées ayant terminé leur récolement devront laisser aux responsables des récolements à venir, les outils nécessaires à une exécution facilitée de cette tâche. »
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