A lire le programme concocté par la Fédération nationale des associations de DAC (FNADAC) pour ses troisièmes assises nationales (1), les 9 et 10 octobre, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les DAC ont grande envie d’abattre des cloisons entre secteurs culturels, entre services de collectivités territoriales, et entre collectivités elles-mêmes. Leurs « établis » (séances de travail pour débattre « de façon informelle » de la place des affaires culturelles dans les territoires) proposent même avec humour de « renverser l’ordre établi », à défaut de « mesurer l’ordre établi ».
Transversalité – Intitulées « les dimensions culturelles du développement des territoires », ces assises visent à faire le point sur les raisons et la façon de reconfigurer les politiques culturelles et donc le champ d’action de leurs directeurs.
Dans un contexte a priori plutôt inquiétant – réforme territoriale encore peu lisible, budgets resserrés, interrogations sur le rôle de l’Etat, évolutions de la société marquée par une économie en berne et une tendance au repli etc. – les DAC voudraient finalement trouver les leviers d’une refonte des modes d’intervention évoluant vers une logique de transversalité. « Il y a une dimension culturelle dans la plupart des politiques publiques », avait expliqué à la Gazette, Véronique Balbo-Bonneval, présidente de la FNADAC et DGA de l’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), l’été dernier, alors que sa fédération préparait cet événement.
Les DAC estiment en effet avoir vocation à travailler main dans la main avec leurs homologues des services de l’urbanisme, du développement économique, de l’action sociale, de l’éducation-jeunesse etc. De même, l’émergence des métropoles, le renforcement de l’intercommunalité, la disparition des départements – annoncés par la réforme territoriale en cours – laissent entrevoir une recomposition de la coopération des territoires, dans laquelle la culture va devoir s’imposer comme partie prenante – et à part entière – des autres politiques publiques de proximité.
Très discrète depuis sa nomination sur sa vision des politiques culturelles locales, la ministre Fleur Pellerin est attendue en ouverture des assises. Nul doute que les DAC guetteront le moindre indice sur ses intentions. L’intérêt suscité en juillet dernier par l’annonce d’une concertation avec les élus, pilotée par l’ancienne ministre Aurélie Filippetti, en vue d’un « pacte culturel » s’est transformé en interrogation sur les intentions de l’Etat.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 organisées avec l’Observatoire des politiques culturelles (OPC) et l’Institut national spécialisé d’études territoriales de (INSET) de Nancy Retour au texte