La prochaine séance de cette négociation sur l’avenir de la fonction publique, lancée en juillet, se tiendra le 22 octobre, et constituera la première réunion d’une série de cinq rendez-vous qui porteront sur le chantier de l’architecture statutaire. Partenaires sociaux et ministère se pencheront ensuite sur l’amélioration de la gestion des emplois.
Conclusion fin mai 2015 – La négociation doit aboutir d’ici fin mai 2015. « Sept mois pour régler un si vaste chantier, cela nous semble un peu court », souligne Didier Bourgoin (Snuclias-FSU).
Principale interrogation des syndicats à l’issue de cette première réunion : les marges budgétaires que le gouvernement peut dégager pour ce vaste chantier. Pour Jean-Marc Canon, représentant de la CGT, premier syndicat de fonctionnaires, les questions posées dans le cadre de cette négociation sont « fondamentales » et il y a « une nécessité absolue de négocier ».
Mais, a-t-il dit à l’AFP, « nous sommes circonspects sur la possibilité » de le faire car « la politique menée, y compris le projet de budget 2015 », fait qu’il « ne nous semble pas qu’il y ait des marges de manoeuvre ».
Bas des catégories B et A en 2016 ? – Et ce, même si Marylise Lebranchu a indiqué mardi « qu’il y aurait des marges budgétaires, qu’elle se refuse à chiffrer, à partir de 2016 ». Un geste pourrait être fait à destination du bas de la catégorie B et de la catégorie A. Mais ce ne serait encore une fois que du « saupoudrage ». « Nous ne voudrions pas que cette négociation soit bradée sur le bûcher des économies qu’il est nécessaire de faire », insiste Didier Bourgoin.
« Le gouvernement dispose de deux ans et demi pour mettre en oeuvre cette réforme dont les effets, en fonction des contraintes budgétaires, commenceront à faire effet dès janvier 2016, qui sera ensuite étalée dans le temps sur des périodes qui restent encore à définir (3, 5 ou 10 ans) », indique de son côté la Fédération nationale des agents des collectivités territoriales CFTC sur son site.
Pour Mylène Jacquot (CFDT), la question des moyens budgétaires était « l’ambiguïté » qu’il fallait lever. Mais, a-t-elle prévenu, le montant de l’enveloppe reste inconnu, et « notre signature sera fonction des engagements que sera prêt à prendre le gouvernement ».
Economies inacceptables – Pour FO, « le démarrage du chantier sur l’amélioration des carrières ne pouvait pas plus mal débuter », les économies prévues dans le budget 2015 étant « inacceptables » pour les agents. Dès lors, déclare le syndicat, comment croire la ministre quand elle dit « avoir un budget pour améliorer » les carrières ?
Mêmes interrogations pour Denis Turbet-Delof (Solidaires) pour qui le projet de budget « donne le cadre dans lequel la ministre est amenée à discuter sur des questions qui, par définition, vont coûter beaucoup d’argent ».
Vraie attente – « On reste un peu sur notre faim », a expliqué enfin Bernadette Groison (FSU), regrettant l’absence « d’engagement fort du gouvernement (…) sur la nécessité de conforter et d’améliorer la situation des agents » pour justifier cette négociation et le fait que « le montant financier qui sera mis sur la table » reste inconnu.
Elle souligne que « la pire des choses serait de lancer ces négociations sans que cela aboutisse parce qu’il y a une vraie attente des agents ».
« On va voir très vite en fonction des sujets mis sur la table » ce que cela nécessite comme engagement budgétaire et s’il « y a une vraie volonté du gouvernement de mener ces négociations », a-t-elle ajouté.
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