Alors que les prérogatives des territoires de la métropole du Grand Paris (MGP) suscitent encore bien des interrogations, les élus entendent définir eux-mêmes les périmètres de ces futurs groupements.
Lors d’une réunion, ce mardi 30 septembre à l’hôtel de ville de Vincennes, les représentants de l’Association des collectivités territoriales de l’Est parisien (ACTEP) ont présenté leur démarche à la population. En présence du préfet François Lucas, directeur de la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris, ils ont vanté leur périmètre, compris entre la capitale et Marne-la-Vallée.
Une aire qui, selon eux, a vocation à servir de socle à un territoire de la MGP. Les quatorze communes(1), qui ont décidé de s’unir, représentent 460 000 habitants. Elles franchissent donc allègrement la barre des 300 000 habitants de la loi « MAPTAM » du 27 janvier 2014.
Petite révolution culturelle – A cheval sur le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, ces municipalités de l’Est partagent « un même rapport à Paris et à la Marne », selon l’économiste-géographe Frédéric Gilli qui les accompagne dans leur rapprochement. « Elles possèdent un très grand potentiel à révéler », ajoute-t-il.
Certaines d’entre elles participent à un contrat de développement territorial. A court terme, elles disposeront d’un collège-lycée international implanté à Bry-sur-Marne et à Noisy-le-Grand. A plus long terme, elles seront fort bien desservies par le super-métro de la région-capitale.
Leur objectif : atténuer le déséquilibre Est-Ouest au sein de la métropole. Ces communes accueillent, en effet, aujourd’hui seulement 156 000 emplois pour 212 000 logements.
L’intercommunalité à fiscalité propre n’est, ici, pas complètement entrée dans les moeurs. Vincennes s’y est, par exemple, toujours refusée. D’autres municipalités se sont jetées à l’eau. Mais les regroupements, limités dans leur ampleur, se sont surtout réalisés au gré des affinités politiques. Tel est le cas de deux intercos bicommunales : la communauté d’agglomération de Nogent/Le Perreux et la communauté de communes de Charenton/Saint-Maurice.
Métropole « polycentrique » – Mais aujourd’hui, les élus préfèrent prendre les devants, plutôt que de voir l’Etat leur imposer un schéma. « Nous avons un projet et une volonté, déjà exprimée depuis plusieurs mois », s’est félicité, lors d’une conférence de presse, le 1er octobre à Vincennes, Laurent Lafon, premier magistrat (UDI) de la cité chère à Saint-Louis. « Nous sommes à même de créer une dynamique territoriale dans un Grand Paris polycentrique », a abondé Jacques JP Martin (UMP), maire de Nogent-sur-Marne. Et son collègue (PCF) de Fontenay-sous-Bois Jean-François Voguet, d’approuver.
Demeure, à ce stade, un écueil de taille. Les territoires, dans la loi du 27 janvier 2014, sont loin de la communauté d’agglomération-bis qu’imaginent les élus de l’ACTEP. Jacques JP Martin, pilier de Paris Métropole, le sait bien. Aussi prévient-il : « Nous ne voulons pas être le back office de la MGP ». Les élus de la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris devraient voter, le 8 octobre, sur un texte destiné à revoir à la hausse le statut juridique et les prérogatives financières des territoires.
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Note 01 Il s’agit de Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Charenton-le-Pont, Fontenay-sous-Bois, Joinville-le-Pont, Neuilly-sur-Marne, Neuilly-Plaisance, Nogent-sur-Marne, le Perreux-sur-Marne, Rosny-sous-Bois, Saint-Mandé, Saint-Maurice, Villiers-sur-Marne et Vincennes. Retour au texte