Près de 4000 professionnels des bibliothèques et services d’information de 144 pays sont réunis à Lyon du 16 au 22 août dans le cadre du 80ème congrès annuel de l’IFLA (Fédération internationale des associations de bibliothèques et de bibliothécaires), dont la promulgation de la Déclaration de Lyon sur l’accès à l’information et au développement a été un temps fort. Dévoilé ce lundi 18 août, ce texte porte sur le rôle majeur des bibliothèques comme vecteur d’accès à l’information. Il sera présenté aux Nations Unies en septembre. « L’IFLA veut convaincre les Nations Unies que si les populations ont davantage accès à l’information, elles auront une vie meilleure », a résumé Stuart Hamilton, directeur exécutif de l’IFLA.
Cette Déclaration estime notamment qu’ « un accès accru à l’information et à la connaissance, soutenu par une alphabétisation universelle, est un pilier essentiel du développement durable. Une plus vaste disponibilité d’informations et de données de qualité ainsi que la participation des communautés à leur création favorisera une allocation plus complète et plus transparente des ressources ». Elle insiste également sur le rôle des professionnels des bibliothèques et services d’information. « Les médiateurs de l’information, tels que les bibliothèques, les archives, les organisations de la société civile, les responsables communautaires et les média possèdent les compétences et les ressources nécessaires pour aider les gouvernements, les institutions et les individus à communiquer, organiser, structurer et comprendre les données essentielles pour le développement ».
Pour faire en sorte que ce droit à l’information soit pris en compte dans le programme de développement des Nations Unies post 2015, l’IFLA pose quatre principes :
- L’affirmation d’un droit du public d’accéder aux données et aux informations.
- La reconnaissance du rôle important des autorités locales, des médiateurs de l’information et d’infrastructures telles que les TIC et un accès ouvert au réseau Internet en tant que moyens aptes à favoriser l’exercice de ces droits.
- L’adoption de politiques, de normes et d’une législation aptes à assurer le financement permanent, l’intégrité, la protection et la disponibilité d’informations par les gouvernements et leur accessibilité par le public.
- Le développement des objectifs et des indicateurs permettant de mesurer l’impact de l’accès à l’information et aux données et de communiquer les progrès réalisés, chaque année, dans la réalisation des objectifs par le biais d’un rapport sur le Développement et l’accès à l’information.
Un cadre sur lequel s’appuyer – Dans les travées du congrès, les professionnels n’ont de cesse de saluer ce texte. « Ce type de déclaration pose un cadre, fixe des missions et c’est déjà très important pour nous bibliothécaires, car nous n’avons pas tant de textes que cela sur lesquels nous appuyer pour discuter avec nos élus et même nos usagers », souligne Gilles Eboli, directeur de la bibliothèque municipale de Lyon.
« Cette Déclaration permet de rappeler que les bibliothèques ne sont pas seulement des outils de loisir. C’est aussi l’occasion de réaffirmer l’importance centrale de l’information dans nos sociétés », ajoute Laetitia Bontan, présidente de l’ADBDP (Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt).
D’ici le rendez vous ONUsien de septembre, les congressistes et bien d’autres acteurs du secteur vont mettre toute leur énergie à faire parapher la Déclaration de Lyon par les professionnels des bibliothèques et des services d’information du monde entier. Plus de 130 institutions et associations internationales l’ont déjà signée, parmi lesquelles l’Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la documentation (ADBU), l’Association des bibliothécaires de France (ABF), la Bibliothèque municipale de Lyon… « Cette déclaration est déjà la campagne de ce type la plus réussie, mais il nous faut encore plus d’aide et de relais pour la diffuser dans le monde entier. Rencontrez vos décideurs politiques pour la leur présenter », a conseillé la Finlandaise Sinikka Sipilä, présidente de l’IFLA aux congressistes.
Références
Thèmes abordés