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Douze projets innovants, retenus par le Medde et la Datar ont fait l’objet d’une expérimentation dans les parcs naturels régionaux. Une journée de restitution était organisée le 9 juillet dernier, l’occasion d’en dresser le bilan, avant un potentiel transfert d’expérience.
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« Une des missions des PNR est l’expérimentation et l’innovation. Pour ces territoires devenus très attractifs, l’innovation est un facteur de progrès social et économique », a déclaré Jean-Louis Joseph, président de la fédération des Parcs naturels régionaux de France.
Exemple de projet : comment gérer la continuité écologique d’un cours d’eau ? L’expérimentation a été menée dans le parc du Périgord-Limousin avec pour objectif la restitution de la continuité écologique de la Haute Dronne, une rivière située aux confins de la Haute-Vienne et de la Dordogne. Pour améliorer la biodiversité dégradée par la fragmentation du milieu, il s’agissait de faciliter le retour à un écoulement naturel du cours d’eau, grâce à l’effacement d’une vingtaine d’ouvrages privés. Un travail très concluant, réalisé avec l’aide des propriétaires des ouvrages et des pêcheurs.
Si 23 parcs naturels régionaux ont répondu à l’appel à projets lancé en 2011, par le Ministère de l’écologie (Medde) et la Délégation à l’aménagement du territoire (Datar), au final 12 projets ont été retenus. Tous répondant aux trois thématiques suivantes : construire la solidarité écologique entre les territoires, innover pour maitriser quantitativement et qualitativement l’urbanisation, développer les outils pour anticiper la mutation des territoires ruraux. Et pour concrétiser ces projets, le Medde a débloqué une enveloppe d’un million d’euros et la DATAR, 500 000 euros.
Habitat non partagé – Dans le parc du Livardois-Forez, le projet concernait l’urbanisation et l’habitat. Comment faire de l’habitat partagé en milieu rural ? : " Un thème qui n’a pas bien fonctionné », avoue le président de la fédération. L’idée proposée étant de travailler différemment sur l’urbanisation en milieu rural, en développant un éco-quartier tout en sensibilisant la population sur l’utilisation du foncier. Il s’agissait de proposer aux nouveaux arrivants sur le territoire, une démarche de constructions groupées et non la juxtaposition de projets individuels ; en proposant de partager certains espaces collectifs, des solutions collectives de chauffage, ou de compostage, voire de disposer de pièces communes (chambre d’amis). Cependant, le résultat est resté en demi-teinte puisqu’au bout de 18 mois d’expérimentation, sur 15 candidats potentiels un seul projet s’est véritablement concrétisé.
Tourisme « expérientiel » – Comment développer économiquement un territoire lorsque le milieu est sensible, fragile ? Sur cette thématique, Jean-Louis Joseph a cité l’exemple du « tourisme expérientiel » qui permet par exemple aux visiteurs d’un parc de se transformer en éleveur pendant quelques jours. C’est le Parc de Chartreuse qui a mis en place cette expérimentation sur son territoire, en proposant une série d’activités touristiques « mémorables mettant tous les sens à contribution : physique, émotionnel, spirituel, social ou intellectuel ». Cette expérimentation fondée sur une collaboration étroite avec les opérateurs touristiques privés permet de développer un modèle économique alternatif pour des territoires ruraux ou de montagnes trop dépendants du tourisme de neige ou des conditions météorologiques. Le projet qui s’inspire d’exemples menés en Italie et au Québec a permis de définir 11 séjours d’immersion. Le but maintenant est d’étoffer l’offre touristique.
Pour les projets les plus concluants, la fédération des Parcs souhaite maintenant «encourager le transfert de ces expériences reproductibles sur les territoires des Parcs et plus généralement les territoires ruraux», a conclu Jean-Louis Joseph.