Nombre de projets de construction de logements sociaux ou de grands projets urbains sont à l’arrêt depuis les élections municipales. Comment l’Ordre national des architectes vit-il cette situation ?
Nous sommes extrêmement choqués de cet attentisme de la part d’élus de la République : cela nous semble extraordinairement irresponsable. Plus de 5000 logements sont bloqués en Ile-de- France, et 15 000 sur toute la France. Cela s’ajoute aux chantiers de logements privés ajournés faute de commercialisation.
Quelles sont les raisons de ces blocages ?
Elles ne sont pas essentiellement financières, puisqu’on parle de projets pour lesquels les permis de construire ont été déposés, les financements bouclés. Il s’agit plutôt de motifs de convenance politique avec les électeurs. Certains parlent de bétonnage, du fonctionnement de la ville impacté par la circulation due aux nouveaux aménagements projetés, ou encore de refus de nouvelles populations. Ce ne sont pas de bonnes raisons lorsque l’on sait qu’il y a plusieurs millions de mal-logés en France et que les prix du logement sont très élevés à cause de la rareté de l’offre de logements.
Le mouvement d’arrêt des projets est-il plus fort que celui observé traditionnellement à l’approche des élections municipales ?
Oui, car le renouvellement des équipes municipales est plus fort. De plus certains maires ne veulent pas entreprendre sur des laps de temps proches, du fait de la réforme territoriale en cours. Les arrêts de projets d’équipements publics sont choquants également car les collectivités se sont engagées financièrement en amont, avec leurs équipes, pour organiser des concours…de plus ces annulations vont entraîner le versement d’indemnités. C’est un véritable gaspillage d’argent public. La construction de logements devrait sans doute dépendre d’une compétence supra-communale y compris la délivrance des autorisations de construire.
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Post-municipales : les grands projets passés au peigne fin
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Sommaire du dossier
- Post-municipales : les grands projets paient les pots cassés
- A Montpellier et Montpellier Agglo, le nouveau maire Philippe Saurel laisse déjà sa patte
- A Toulouse, des choix drastiques sur l’aménagement urbain
- A Dole, la nouvelle équipe fait marche arrière sur les projets de mobilité
- Les équipements mais aussi les activités culturels dans la balance après les municipales
- « Les arrêts de projets et de chantiers représentent un véritable gâchis d’argent public »
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