Face aux réticences persistantes sur la réforme des rythmes scolaires, le ministre de l’Education Benoit Hamon est passé à la phase communication. Il martèle trois principaux apports pédagogiques relevés par les 400 enseignants et directeurs d’école consultés lors de huit séminaires, qui ont fait la bascule en 2013 :
– le positionnement des apprentissages fondamentaux au moment où les enfants sont les plus réceptifs, notamment le matin.
– une matinée supplémentaire de cours permet de mieux étaler les apprentissages, en ménageant une alternance dans les activités qui tient compte du fait que l’attention des élèves est fluctuante.
– la réforme permet la mise en place d’un projet éducatif territorial qui renforce les complémentarités entre les apprentissages scolaires et autres.
Communication aux parents – La campagne s’appuye sur un courrier du ministre aux parents, distribué à partir du 15 juin prochain par le biais des écoles et par l’ouverture d’un site internet dédié le 23 juin 2014 : 5matinees.education.gouv.fr.
Les chiffres ministériels ne rendent toutefois pas compte du nombre de « projet éducatif territorial » en place ou en cours d’élaboration, ni du type d’organisation périscolaire choisie. Difficile, donc, d’évaluer ce que les communes ont mis en place pour les enfants après l’école ou de l’importance des liens entre le projet d’école (temps scolaire), le projet pédagogique des animateurs (temps périscolaire) et le projet éducatif territorial de la réforme.
Selon le ministère, 64 départements de 28 académies avaient transmis les projets d’horaires de toutes leurs écoles, au 5 juin 2014. 94,1% de communes ont donc rendu leur copie en temps et en heure dans le cadre du décret Peillon (5 matinées et 9 demi-journées). A la même date, 5,9% de mairies, représentant 1362 communes, envisageaient une organisation dans les cadre du décret Hamon (5 matinées et 8 demi-journées ou possibilité de raccourcir les vacances). Parmi ces communes, 42 font partie des « 4000 communes pionnières » qui s’étaient lancées en 2013 et estiment nécessaires de procéder à des ajustements.
Belfort : parents et enseignants pour un retour à la semaine de quatre jours
A Belfort, qui applique depuis la rentrée 2013 la réforme des rythmes scolaires, une majorité de parents et d’enseignants se sont prononcés en faveur d’un retour à la semaine de quatre jours, montrent les résultats d’une consultation communiqués jeudi.
La commune avait demandé à des parents d’élèves et des enseignants de dire s’ils souhaitaient revenir ou non à la semaine de quatre jours en lançant une consultation qui avait débuté le 16 mai dernier dans 17 écoles maternelles et 15 écoles élémentaires de Belfort qui comptent 4.229 élèves au total.
Un peu plus d’un tiers des 3.404 parents qui étaient invités à s’exprimer ont pris part à cette consultation (36,05%). Ceux-ci se sont dits à 77,51% favorables au retour à la semaine de quatre jours.
Parmi les quelque 77,06% des 231 enseignants qui se sont exprimés, 73,60% se sont également dits favorables au retour de la semaine de quatre jours.
Le député-maire UMP de Belfort, Damien Meslot, qui a ravi la municipalité à la gauche en mars dernier, a salué « un raz-de-marée en faveur du retour à la semaine des quatre jours ».
« Les résultats de ce référendum expriment nettement un rejet massif de la semaine des quatre jours et demi », a estimé l’élu de droite, qui dénonce « une réforme qui va à l’encontre du bien-être des enfants ».
L’élu UMP ropose de créer un collectif national des villes qui sont entrées en résistance » contre l’application de la réforme « où le choix démocratique des parents et des enseignants sera appliqué et sera respecté ».
AFP
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