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Pierre Jarlier, maire de Saint-Flour, a été élu président du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) le 13 mai dernier. Il revient notamment sur le rôle que devrait tenir le nouvel établissement de l'ingénierie publique vis-à-vis des territoires ruraux.
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L’ingénierie territoriale se réinvente
Où en est l’élaboration du projet stratégique du Cerema, qui doit être approuvé début 2015 ?
Toutes les structures constitutives de l’établissement y sont associées via des ateliers thématiques : il s’agit de réfléchir aux missions du Cerema dans les cinq ans à venir, et à la façon dont cette structure d’expertise transversale pourra le mieux répondre aux enjeux du développement durable et aux attentes des territoires. Nous réfléchissons à la façon dont les compétences fédérées seront déclinées sur l’ensemble du territoire, avec l’appui des services déconcentrés de l’Etat. Ceci dépendra notamment de la façon dont va évoluer l’organisation de ce services sur les territoires.
Comment le Cerema pourra-t-il répondre aux besoins en ingénierie dans les territoires ruraux, qui en ont le plus besoin ?
C’est le projet stratégique qui va le définir, il est encore trop tôt pour répondre. Tout dépendra cependant du relais que l’Etat maintiendra dans les territoires. Le Cerema est le socle d’une capacité d’expertise très riche. La question est maintenant de savoir comment cette richesse va être mise à la disposition des territoires. Le Cerema intervient par ailleurs de façon plus opérationnelle dans certains domaines, comme la prévention des risques. Il devra quoiqu’il en soit trouver sa place entre la réforme territoriale et celle de l’Etat.
Peut-on imaginer que l’organisme ouvre ses portes aux ingénieurs territoriaux afin de favoriser les rapprochements avec les collectivités locales ?
Les liens avec les collectivités doivent bien sûr se développer, mais dans un contexte budgétaire tendu, l’heure n’est pas forcément aux recrutements. La gouvernance partagée de l’organisme, avec une représentation à parité de l’Etat et des collectivités locales, est déjà un signal fort.
Quel est selon vous le meilleur niveau en milieu rural pour organiser l’offre d’ingénierie ?
L’essentiel est de s’organiser à une échelle pertinente, que ce soit celle d’une intercommunalité, du ScOT, ou du département. Dans ce dernier cas, le bloc communes-intercos doit être associé à la gouvernance de la structure choisie, car c’est lui qui conserve la responsabilité du droit des sols. Cela permet aussi d’éviter tout risque de tutelle du département, et que ce dernier soit juge et partie dans la dévolution des aides. Quelle que soit l’échelle retenue, il est fondamental que le bloc local reste maître du jeu dans cette fédération des compétences. Et le Cerema pourra d’ailleurs constituer un partenaire privilégié de ces structures d’ingénierie mutualisée. On peut ainsi imaginer que les structures interrégionales du Cerema, autrefois spécialisées et à présent polyvalentes, en constituent le relais dans les territoires.