Les menaces qui pèsent actuellement sur le budget de l'Ademe ont été évoqués lors de l'audition de Bruno Léchevin, président de l'agence, à l'Assemblée nationale le mercredi 11 juin.
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Les parlementaires étaient nombreux, ce mercredi 11 juin, à s’inquiéter des menaces qui pèsent sur l’Ademe. Lors de l’audition par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale de Bruno Léchevin, président de l’agence, les députés ont évoqué une coupe possible de 100 millions d’euros – sur un budget de 590 millions d’euros, soit près de 17 % !
Bruno Léchevin a d’abord botté en touche : " ça fait partie des questions actuelles mais je ne peux, à ce stade, apporter une réponse. Les arbitrages entre les ministères de l’Ecologie et de Bercy ne sont pas faits ".
Il a souligné que l’agence était déjà engagée dans une démarche visant a réaliser des économies sur son fonctionnement, mais il a également tenu à rappeler les conséquences d’une telle coupe, à l’heure de l’arrivée prochaine – même si maintes fois reportée – de la loi sur la transition énergétique : "on ne peut pas, dans le même temps, demander à l’Ademe d’être l’opérateur de la transition énergétique et supporter de telles coupes dans notre budget ! "
Sur les 590 millions d’euros du budget de l’Ademe, 221 millions d’euros alimentent le fonds chaleur et 180 millions d’euros le fonds déchets, le restant étant lié à la formation/communication (24 M€), la R&D (30 M€), le traitement des sols pollués (29 M€), des missions d’expertise et des opérations diverses (12 M€).
Arbitrages budgétaires – Le gouvernement est en effet engagé dans une logique de réduction de tous les budgets, et notamment de celui des agences et établissements publics, afin de compenser les baisses d’impôts annoncées pour les ménages et les entreprises.
Il faut sans doute voir dans cet arbitrage très politique une partie des causes du report de la présentation de la loi sur la transition énergétique, qui était prévue pour le 11 juin et qui sera finalement présentée le 18 juin.
Selon une source citée par Le Nouvel Observateur, ce report s’expliquerait, d’une part, par le lien de ce projet de loi avec celui de la réforme territoriale – qui doit être présentée au Conseil des ministre du 18 juin -, et d’autre part par des arbitrages budgétaires et techniques (par rapport à la place du nucléaire dans le mix énergétique).
Aller vers un chèque énergie – Interrogé sur la prise en compte de la précarité énergétique de quelques 4 millions de ménages, Bruno Léchevin a rappelé que les nouveaux dispositifs mis en place par la loi Brottes avaient moins d’un an d’existence. » Ils montrent leur efficacité mais ne sont pas à la hauteur des enjeux, touchant moins de 2 millions des 4 millions de ménages concernés « , a-t-il expliqué, soulignant le fait que ces dispositifs ne concernaient que ceux qui se chauffent au gaz et à l’électricité, et écartent ceux qui utilisent du fioul ou du bois. » D’où l’idée d’aller vers un chèque énergie « , a précisé l’ancien délégué général du Médiateur de l’énergie.
Dans l’incapacité à la multitude de questions des parlementaires, il a notamment reconnu que le gigantesque chantier de la rénovation urbaine (40 milliards d’euros) réalisé dans le cadre du PNRU1 n’avait pas intégré la question de l’efficacité énergétique. Des premiers contacts viennent cependant d’être pris avec l’Anru, a-t-il indiqué, afin de travailler ensemble dans le cadre du PNRU2 qui va bientôt être lancé.
Voilà enfin une bonne nouvelle. Question suivante, à quoi sert vraiment ce machin ? ses réelles compétences techniques et économiques dans les domaines traités ? énergie, déchets, etc. Laissons ces choses dans les mains de ceux qui connaissent. Paul Chérel