En 1977, date de création des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE), la France comptait 53 millions d’habitants. Nous sommes aujourd’hui 65 millions, essentiellement en milieu urbain.
En presque quarante ans, le pays s’est métamorphosé. Cette France, les CAUE l’ont vu évoluer : ils sont une partie de sa mémoire et continuent à l’accompagner quotidiennement dans les territoires. Avec des bénéficiaires aussi variés que le candidat à la construction, l’élu, l’agent de la collectivité, l’architecte, le collégien, l’agent de l’Etat…
Grâce à leur maillage national, chaque année, les CAUE conseillent en moyenne 85 000 particuliers et 8 400 collectivités locales et établissements publics de coopération intercommunale. Dans le champ de la construction, l’architecture, l’aménagement, l’urbanisme et le paysage, ils sont les seuls à offrir une plateforme d’expertises croisées dont l’acte professionnel est exercé en toute indépendance.
Préjudiciable – Le processus de réorganisation territoriale à l’œuvre a pu menacer la pérennité de ces outils originaux. Et si le pire a été pour l’instant écarté, des questions demeurent quant à la possibilité d’accéder au service des CAUE – en particulier dans les nouvelles métropoles -, et quant à l’autonomie de leur gouvernance et au financement de leurs missions.
Il serait préjudiciable qu’à l’heure où la réduction des dépenses publiques, la maîtrise des dépenses des ménages et le soutien à l’activité économique sont des priorités nationales, une ingénierie qui aide à penser en amont tout projet disparaisse.
Depuis un an, les CAUE ont engagé un débat sur leur avenir avec l’ensemble des parties prenantes : Etat, collectivités, professionnels et société civile. Cette réflexion, sans tabou, vise à adapter leurs activités aux enjeux contemporains.
Elle se développe selon cinq axes qui croisent autant l’agenda de l’Etat que ceux des collectivités : métropoles, ingénierie territoriale, urbanisme, démocratisation de l’architecture, transition énergétique. Nos intérêts sont communs. Pour garantir à chacun un conseil indépendant sur la qualité architecturale, urbaine et paysagère de notre pays, travaillons, ensemble, à un acte II des CAUE.
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