Difficile de s’y retrouver. Tout a commencé par l’annonce présidentielle en début d’année de réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’euros d’ici à 2017, dont 10 milliards de contribution des collectivités locales, puis 11 milliards.
Comment atteindre cet objectif ? En allégeant le millefeuille territorial, a répondu le gouvernement. On aurait voulu y croire. Réduire le nombre de régions, supprimer les départements, renforcer les intercommunalités…
Au sommet de l’Etat, on a même assuré que l’on pouvait espérer entre 12 et 25 milliards d’euros d’économies ! Mais étonnamment, la cure d’amaigrissement ne concerne pas la partie la plus grasse du millefeuille, soit le bloc communal (126,6 milliards d’euros de dépenses en 2012 soit + 3,3 % par rapport à 2011, selon la direction générale des finances publiques).
Le gouvernement préfère s’attaquer aux collectivités les moins dépensières : les régions (27,9 milliards d’euros, + 2,6 % par rapport à 2011) et les départements (71,4 milliards, + 2,5 %).
Pourtant, René Dosière n’a de cesse de le répéter : les réelles économies, qu’il évalue à 15 milliards d’euros en 5 ans, se situent dans la rationalisation des structures communales où s’empilent communes, syndicats intercommunaux et intercommunalités. « La vraie réforme consisterait à désigner un seul chef de file décidant des dépenses à l’échelon communal et évitant les doublons », insiste le député PS de l’Aisne.
En agissant ainsi, le soufflé d’espérance est aussi vite retombé qu’il avait gonflé ; la fusion de régions s’avère en fait plus politique qu’économique, avec un gain attendu de seulement 5 à 10 milliards d’euros mais pas avant 5 ans. de plus, les départements continueront à fonctionner jusqu’en 2020.
Même Alain Rousset, tout en approuvant la nouvelle carte régionale, le reconnaît : « le temps et le coût de l’action publique sont trop longs et trop chers… La France a besoin d’un acte fort de la décentralisation pour se redresser », a affirmé le président de l’Association des régions de France le 3 juin. La méthode Coué est toujours à la mode.
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