Malgré l’importance de la question et des répercussions concrètes qu’elle peut avoir dans la vie quotidienne des ménages français, les députés ont débattu des grands enjeux à venir devant une salle clairsemée.
« L’Europe est un peu comme le docteur Jekyll et Mister Hide. Elle apporte son aide en finançant une politique de cohésion mais, en même temps, elle est menaçante puisqu’elle cherche supprimer le taux de TVA dont bénéficie le logement social » a déclaré Frédéric Paul, le délégué général de l’USH, en introduction.
Il a énoncé les cinq défis que les organismes de logement social veulent défendre à l’échelon européen : que le Parlement soit fort face à la Commission Européenne, que la définition du champ d’intervention du logement social relève explicitement de la compétence des Etats membres, que le Parlement garantisse l’utilisation optimale des fonds européens, que la problématique propre aux jeunes soit prise en compte et, enfin, que ses enjeux soient débattus avec la société civile.
Le logement social est un bien commun – Les candidats présents ont abondé dans ce sens. Joël Roman, représentant de la liste Europe Ecologie en Ile-de-France, milite pour que la définition du logement social relève bien des Etats membres : « Il faut le mettre à l’abri des appétits de la Commission Européenne car il ne doit pas devenir un bien comme un autre ». Position partagée par Patrick Le Hyaric, candidat de la liste Front de Gauche en Ile-de-France: « Le logement social est un bien commun et non une marchandise. C’est un droit fondamental que de pouvoir se loger décemment ». Dans le même temps, tous reconnaissent l’importance de l’aide financière européenne, notamment à travers les fonds FEDER qui permettent de lutter contre la précarité énergétique grâce à la rénovation thermique des bâtiments.
Mettre en valeur les financements européens – Sur le terrain, ils notent que ces financements passent inaperçus et qu’il serait nécessaire de les mettre en valeur : « Il s’agit d’une responsabilité nationale mais aussi locale. Les collectivités locales doivent se sentir redevables » ajoute Patrick Le Hyaric. « Tout se passe comme si le financement européen enlevait du pouvoir au élus. Il faut fournir un effort de transparence et faire un bilan public » estime Murielle Boulmier, candidate sur la liste UDI-Modem sur la circonscription du Sud-Ouest. S’ils sont élus, les candidats font la promesse de défendre la cause du logement social face à une Europe qui tente, de plus en plus, d’imposer la primauté du marché et de la concurrence. La mandature à venir s’ouvre sur une gageure : continuer à percevoir des aides substantielles tout en gardant la main sur la définition même de ce que doit être le logement social.