« La balle est dans le camp de la ministre. » Le ton est donné, avec cette phrase de Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération CGT des services publics, après une journée de mobilisation qui est une « franche réussite » : « Plus de 250 000 participants et près de 120 manifestations et rassemblements. » D’après le ministère de la Fonction publique, il y avait 6,46 % de grévistes dans la territoriale, 8,01 % dans la FPE, et 12,73 % dans l’hospitalière. Il y avait aussi 6,34 % de postiers grévistes.
6,46 % de grévistes – Les syndicats vont être vite fixés, puisqu’une réunion pour lancer la négociation « post-rapport Pêcheur » sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations est prévue avec Marylise Lebranchu lundi 19 mai. L’intersyndicale fera un nouveau point sur la situation dans l’après-midi, « en fonction des réactions gouvernementales à la journée du 15 mai », indique également la CGT dans un communiqué.
Concrètement, il doit d’agir notamment, lors de ce cycle de réunions, de discuter d’une révision des grilles de salaires et des régimes indemnitaires des agents, qui ont enflé en trente ans, atteignant aujourd’hui quelque 1 700 régimes. Les primes, dont la part ne cesse d’augmenter dans la rémunération des agents et qui ne comptent pas pour les retraites, seront aussi sur le tapis.
« Il faut que nous réinterrogions, non pas les principes de la fonction publique de carrière, mais la façon dont tout cela fonctionne », explique le ministère, qui reconnaît que la fonction publique « s’est pas mal complexifiée en 30 ans ».
Le gouvernement table sur 19 séances de négociation et souhaite aboutir en mars 2015 à « un ou des protocoles d’accord » soumis à la signature des syndicats.
Mascarade – De son côté, la fédération des fonctionnaires Force ouvrière (FO) indique dans un communiqué avoir décidé de boycotter cette réunion du 19 mai, la qualifiant de « mascarade ».
Les élus sont aussi sensibles aux revendications des agents. Thierry Mandon, porte-parole des députés PS, a mis en garde vendredi 16 mai contre la « crise » et la « dépression » qu’il voit s’annoncer dans la fonction publique, où il y a « du malheur ».
Du malheur dans la fonction publique – Interrogé par i>TELE, l’élu de l’Essonne a dit : « Il y a en préparation dans la fonction publique dans ce pays, vraiment, les éléments d’une crise, en tout cas d’une dépression. » Il a expliqué avoir rencontré des gens « mal payés, mal considérés ».
Ces personnels ont la garantie de l’emploi, lui fait-on observer. « Oui, mais ça ne tiendra pas », a répondu M. Mandon. « Il y a du malheur dans la fonction publique. Il est temps de relancer en profondeur le dialogue social dans un programme de transformation de l’Etat qui devient inéluctable ».