Pendant la campagne des municipales, les maires sortants et présidents d’agglomérations de Belfort et Montbéliard – tous PS – avaient fait du projet de pôle métropolitain de l’Aire urbaine un axe fort de leur programme pour le mandat à venir.
Car la particularité et la difficulté de ce nord-est très urbanisé de la Franche-Comté est De se trouver à la croisée de trois départements (Doubs, Territoire de Belfort, Haute-Saône), avec des bassins d’emplois se rejoignant pour former un bassin de vie de près de 300.000 habitants. Ici sans doute plus qu’ailleurs, le projet de pôle métropolitain revêt tout son sens.
199 communes – La coopération entre les villes voisines de Belfort et Montbéliard a officiellement démarré il y a trente ans. En 1984, cinq collectivités avaient créé l’association Aire urbaine 2000 qui préfigurait le syndicat mixte de l’Aire urbaine Belfort – Montbéliard – Héricourt – Delle (le SMAU) constitué en 2002, à la faveur de la loi LOADDT de 1998. Ce fut l’occasion d’accueillir cinq nouvelles collectivités.
En 2008-2009, la structuration du SMAU a été revue pour renforcer l’efficacité et la collégialité des décisions. Et aujourd’hui, le périmètre de l’Aire Urbaine s’étend à 199 communes, deux communautés d’agglomérations et 9 communautés de communes.
« En 2013, nous avons bien avancé sur le projet de pôle métropolitain », assure Foudil Teguia, directeur du SMAU. « La décision officielle pour entamer sa mise en place a été prise en juin 2013, puis nous avons travaillé avec les présidents de communautés de communes avant d’arrêter un calendrier. L’idée était de travailler sur deux périmètres, le second élargissant le pôle aux zones d’influence voisines, pour une population totale de 400.000 habitants. Là, ça a du sens. »
Mutualisations, d’abord – Mais dans ce fief de la gauche très industrialisé, où Alstom et Peugeot sont historiquement implantés, la couleur politique a changé au lendemain du second tour des élections municipales de mars 2014. Chacune des deux villes a élu un maire UMP et les agglomérations, à leur tour, sont présidées par des élus de droite. Vont-ils poursuivre les travaux ?
Il est encore un peu tôt pour le dire. A Montbéliard comme à Belfort, les nouvelles équipes ne se précipitent pas sur ce projet de territoire, auquel ils ne semblent toutefois pas foncièrement opposés.
« Je ne suis pas hostile à faire évoluer les structures sur l’espace de l’Aire Urbaine, bien au contraire », assure Marcel Bonnot, le nouveau président UMP de Pays de Montbéliard agglomération (PMA). « Mais cela doit correspondre à un intérêt bien compris. Je vais me pencher sur l’enfant et voir comment un tel pôle pourrait éventuellement être mis en place. Nous pourrions mutualiser certains services », poursuit-il, en évoquant la possibilité d’un rapprochement avec Mulhouse, à 25 minutes de là.
Les grandes lignes en débat – Damien Meslot, le nouveau maire et président d’agglo de Belfort, est un peu plus prudent face à ce projet soutenu haut et fort par l’équipe PS qui l’a précédé. Mais il se dit lui aussi favorable à des mutualisations, notamment en matière de transport, de gestion de l’eau, d’ordures ménagères ou de développement économique. « Le plus important, ce n’est pas de créer une structure mais des mutualisations qui nous conduiront à une structure », explique le président de l’agglo qui annonce une rencontre imminente avec son homologue de PMA pour évoquer le sujet.
Au Syndicat mixte de l’Aire urbaine, qui porte le projet, on est plutôt confiant. Le calendrier établi avant les municipales tient toujours. Un comité syndical se réunira dès que les collectivités auront nommés leurs délégués, pour débattre des grandes lignes du projet. Et en décembre, une première réunion du pôle devrait pouvoir être organisée.
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