« Un certain nombre de divergences demeurent entre syndicats salariés et patronaux, mais l’idée d’une contrepartie de la part des entreprises fait son chemin. Chacun a bien compris où était l’intérêt collectif », rapporte Jean-Paul Denanot, président de la région Limousin, président de la commission formation de l’Association des régions de France (ARF). Or en matière de négociation de contreparties, les régions ont un réel savoir-faire a tenu à rappeler Jean-Paul Denanot lors de cette réunion.
« Les aides que les régions apportent aux entreprises sont toujours gagnant-gagnant. Les régions ne s’engagent jamais sans contreparties, en matière sociale, environnementale, ou d’emplois créés. Tout cela est très normé et se retrouve dans les schémas régionaux de développement économique. L’Etat devrait prendre exemple sur les dispositifs régionaux », affirme Jean-Paul Denanot.
Le développement de l’apprentissage suspendu à la reprise économique – « Concernant l’emploi des jeunes, mon objectif est clair : pas un jeune en CFA sans employeur à la rentrée », a lancé M. Rebsamen, ministre du Travail. Pour les régions, qui pilotent les dispositifs d’apprentissage, cela n’est pas si simple : « Nous pouvons toujours inciter les entreprises, la clé du problème réside dans la reprise économique », admet Jean-Paul Denanot.
Pour l’ARF, cela devrait d’ailleurs constituer l’un des axes forts du pacte de responsabilité. Les régions attendent des syndicats patronaux qu’ils se mobilisent sur l’emploi des apprentis, notamment du côté des grandes entreprises nettement déficitaires au regard des très petites entreprises (TPE).
Le plan de formation d’urgence en bonne voie – Quant au plan d’urgence visant à former 30 000 demandeurs d’emploi à des métiers en tension en 2013, puis 100 000 en 2014, un bilan positif en a été dressé par le ministre lors de cette réunion. 38 000 demandeurs d’emploi sont effectivement entrés en formation au dernier trimestre 2013, dépassant ainsi largement l’objectif fixé. Depuis janvier 2014, 22 592 demandeurs d’emploi sont entrés en stage (sur 27 581 inscrits en stage). « Beaucoup de régions ont mis en place des sas d’observation destinés aux demandeurs d’emploi, afin qu’ils aient une meilleure connaissance des métiers en tension et puissent s’orienter plus efficacement », ajoute Jean-Paul Denanot.
A l’autre bout de la chaîne, il faut que les régions aient une vision claire des besoins en formation émanant des secteurs en forte demande. Or à l’ARF, on admet avoir des difficultés à faire remonter ce type d’information de la part des branches professionnelles.
Eviter la concurrence entre financeurs – Reste l’épineuse question du financement de ce plan. « Ce n’est pas totalement réglé, admet Jean-Paul Denanot. Il faut encore que les trois financeurs que sont Pôle Emploi, les partenaires sociaux et les régions se mettent autour de la table et comprennent qu’il faut mutualiser les financements. Car il ne faut pas réitérer la concurrence entre financeurs ! » Malgré tout, les choses avancent. Ce plan d’urgence a permis aux acteurs de mieux se connaître et de travailler ensemble dans une logique de dialogue et de co-construction, fait-on remarquer à l’ARF.
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