Dans son rapport 2013, la Médiatrice de Paris rend à la nouvelle maire de la capitale un bilan statistique qui démontre que la médiation a su, en 6 ans, trouver sa place au sein des institutions municipales. En effet, avec une hausse de 25% de dossiers reçus par rapport en 2012, la Médiatrice a traité 1375 requêtes. Si celles liées à l’habitat restent la portion la plus importante (56%), les questions relevant du secteur social (11,5%), des ressources humaines (7,5%) et de la voirie (5,5%) ne sont pas en reste.
Cette « réussite », la ville de Paris la doit à Claire Brisset qui a su aller au-devant des usagers en difficulté : « la population qui s’adresse à nous est démunie, elle ne peut pas relater ses problèmes sur un site Internet ou par courrier, elle a besoin de parler à quelqu’un ». C’est pourquoi l’initiative de la médiatrice d’installer des permanences de médiation au sein des mairies d’arrondissements – à l’exception des mairies du 7e et 8e arrondissements qui ont refusé ce dispositif – est la voie de recours désormais privilégiée par les usagers (en 2013, cette voie de recours a augmenté de plus de 75%).
L’action sociale à Paris peut mieux faire – Premier budget de la Ville de Paris avec ses 2,3 Mds par an, l’action sociale à Paris souffre de la double casquette communale et départementale de Paris. Le département définit et met en œuvre la politique sociale via la Direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé (DASES) et la commune joue un rôle complémentaire dans la mise en œuvre de l’action sociale sur le territoire parisien grâce aux services du Centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP).
Or, le partage des tâches entre ces deux structures est devenu, au fil des années, purement géographique et ne répond plus à aucune raison objective ni fonctionnelle. Conséquences : manque de lisibilité pour ses usagers, perte du contrôle pour l’exécutif, bureaucratie coûteuse.
C’est pourquoi le rapport formule trois propositions :
- Recentrer l’action sociale au sein de l’exécutif pour faciliter les orientations collectives à donner dans ce secteur et les impulsions politiques nécessaires. Ainsi, la responsabilité du secteur social pourrait être confiée à une seule personne directement sous l’autorité d’un seul adjoint au maire.
- Regrouper au sein des structures du CASVP toute l’action sociale de proximité, ce qui mettrait fin au partage de la gestion des questions sociales entre le CASVP et la DASES.
- Etablir dans chaque arrondissement une « Maison de l’Action sociale » qui regrouperait dans un même lieu l’accueil du public, son orientation et les principaux services sociaux.
La médiation dans les collectivités se développe
Créée il y a tout juste un an, l’Association des médiateurs des collectivités territoriales compte une trentaine de collectivités adhérentes dont 22 villes, 9 départements et une région.
Sa prochaine assemblée plénière, prévue le 12 juin, sera l’occasion de désigner un successeur à Claire Brisset, jusqu’alors présidente.