Annexion: le terme s’appuie un constat démographique. La Bourgogne compte 1,6 million d’habitants – contre 1,2 million pour la Franche-Comté. « Les Bourguignons, forcément majoritaires dans la nouvelle assemblée, pourraient nous imposer leur volonté et nous faire payer des dépenses qui ne nous intéressent pas tout en refusant de payer pour celles qui nous intéressent », estiment les opposants, dans le texte soumis à la signature des Franc-Comtois. Ils soulignent d’ailleurs que ce serait d’entrée le cas. En fusionnant les budgets, les Franc-Comtois seraient amenés à rembourser les emprunts contractés par les Bourguignons, dont l’endettement par habitant atteint 333 euros (pour 172 euros en Franche-Comté).
« Deux pauvres ne font pas un riche » – Selon Jean-Philippe Allenbach, le projet de fusion présente par ailleurs un grave défaut: il ne s’appuie sur aucune étude sérieuse permettant d’estimer les économies qu’il générera. Lors de leur première conférence de presse commune, le 14 avril dernier, François Patriat et Marie-Guite Dufay, présidents des conseils régionaux de Bourgogne et de Franche-Comté, avaient souligné qu’il était effectivement difficile de les chiffrer. Ils défendaient cependant l’idée que la fusion de certains services, couplée à la mutualisation des outils d’ingénierie, générerait nécessairement « des économies de structure ». « Deux pauvres ne font pas un riche », estiment cependant les détracteurs du projet, pour qui l’argument de la masse critique ne tient pas. « Bien des régions sont plus petites que la Franche-Comté, soulignent-ils encore. C’est le cas de 2 Länder allemands, de 5 régions espagnoles, 8 italiennes, 4 autrichiennes – ainsi que de tous les cantons suisses (sauf Zürich) » sans que « personne n’envisage de les faire disparaître ».
Un référendum oui, mais…- Les opposants au projet de fusion, en Franche-Comté, réclament aujourd’hui l’organisation d’un référendum. Ils rejoignent en cela la position du Bourguignon François Sauvadet qui dénonce le choix du gouvernement d’un « big bang sans concertation ». Le président du conseil général de Côte-d’Or estime qu’il n’est pas possible, aujourd’hui, « de bouleverser notre organisation territoriale de manière unilatérale par l’accord unique des deux dirigeants de chaque exécutif ». « Une décision de cette importance ne peut en aucun cas se faire sans consulter les populations elles-même », dit-il.
« Un référendum peut être une bonne chose mais, tel qu’il s’est passé en Alsace, il a été contre-productif », estimait Marie-Guite Dufay le 14 avril 2014. Selon l’élue, une telle consultation « nécessite du temps pour que les termes du débat soient clairs et bien posés ». « Le débat est ouvert, précisait de son côté François Patriat, estimant que « les médias et les réseaux sociaux » allaient l’animer. « La méthode, les objectifs, les moyens: tout est sur la table. »
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