Le télétravail est encore très peu développé dans la fonction publique (moins de 2 % des agents), contre 8 à 9 % dans le privé, et jusqu’à plus de 30 % dans certains pays à économie comparable.
Pourtant, les effets positifs d’une dose de télétravail se font sentir. Du côté des agents, d’abord, qui présentent « un niveau de satisfaction élevé », souligne l’étude du CNFPT (1). L’amélioration se ressent dans les conditions de travail et la qualité de vie, et à travers des gains économiques (garderie/crèche, transport).
1 600 euros / agent d’économies – Les collectivités perçoivent aussi cet avantage. Ainsi, l’une d’entre elles a évalué qu’une journée télétravaillée a représenté une économie moyenne de 40 euros de frais de transport (soit environ 1 600 euros par agent télétravailleur pendant une période de près d’un an).
Le télétravail est en effet un moyen efficace pour diminuer les déplacements domicile-travail et réduire le bilan carbone de la collectivité. En moyenne, 7 400 km de trajet et 1,1 tonne de CO2 ont été épargnés par jour télétravaillé (sur une base de 85 télétravailleurs).
Accompagner les managers – L’étude révèle aussi que les plus réticents sont les managers, qui réclament par ailleurs un accompagnement dans la démarche.
Ils sont encore très nombreux à associer effectivité du travail et temps de présence. Les encadrants rencontrent aussi parfois des difficultés à justifier l’acceptation de telles demandes de télétravail et le refus de telles autres. Enfin, une autre appréhension porte sur le risque de la revendication de la part des agents au « droit inaliénable » au télétravail en faisant primer l’intérêt individuel sur l’organisation du service.
Pas d’afflux de demandes – Pourtant, l’étude du CNFPT montre qu’il n’y a pas d’explosion des demandes après la mise en place d’un système de télétravail. Plusieurs raisons sont avancées :
- autocensure de la part des agents (relation avec leur manager, crainte du jugement des collègues, conditions de télétravail à son domicile…) ;
- manque d’intérêt de certains agents, convaincus que c’est un mode de travail qui ne leur convient pas, notamment à domicile ;
- attachement à l’environnement de travail classique pour « être en posture de travail », par besoin de lien social ou de séparer les sphères professionnelle et privée.
Télétravail et temps partiel – Enfin, le CNFPT met à disposition des collectivités intéressées de nombreux retours d’expériences et conseils. Ainsi, pour « garantir la qualité du travail et limiter le risque de dérives de non-travail », plusieurs pratiques se sont développées au sein des collectivités, comme l’interdiction « implicite » du télétravail certains jours de la semaine : lundi, mercredi, vendredi selon les cas.
Mais l’interdiction peut être aussi un mauvais signal, souligne l’étude, car c’est admettre implicitement que le télétravail revient à du temps partiel. Pour limiter ce risque d’amalgame, les demandes pour passer à temps complet avec des jours de télétravail au lieu du temps partiel sont refusées.
Les collectivités ont aussi souvent défini les horaires de disponibilité et les conditions de joignabilité si le télétravail est mis en place, pour offrir à l’agent des plages de travail où il ne sera pas ou moins dérangé.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 L'enquête a été réalisée de janvier à juillet 2013 et pilotée par le service de la prospective de la direction de l’Observation prospective de l’emploi, des métiers et des compétences du CNFPT. Retour au texte