Au motif que les prochaines élections municipales « risquent d’amener aux responsabilités locales des élus apparentés ou soutenus par le Front national », un DGS d’une ville, président d’une section départementale du SNDGCT a cru utile de s’interroger dans vos colonnes sur l’incompatibilité d’une collaboration loyale d’un DG attaché aux valeurs de la République et du service public avec ces nouveaux élus.
Le syndicat qu’il préside a même déjà décidé d’exclure de ses rangs les collègues qui s’aviseraient de les servir. Une leçon de démocratie et d’application du statut de la FPT ou je ne m’y connais pas !
Au mépris du statut de la FPT – Qu’en est-il, en effet, du respect du résultat du suffrage universel ? Qu’en est-il, ensuite, du devoir de réserve applicable aux fonctionnaires y compris aux DGS ? De la nécessaire neutralité qui doit être la leur dans l’exercice de leurs fonctions, mais également lorsqu’ils s’expriment en dehors de leur collectivité en qualité de fonctionnaire ? Qu’en est-il, enfin, de l’impartialité dont ils devraient normalement faire preuve à l’égard des administrés, des élus et je dirais même surtout à l’égard des salariés de leur collectivité dont certains voteront forcément Front national ?
Avant même que les résultats des élections ne soient connus, un syndicat de dirigeants territoriaux adopte une position censoriale au nom de soi-disant valeurs républicaines et démocratiques. J’aurais plutôt tendance à dire au mépris du statut de la FPT dont il est pourtant censé veiller au respect.
On le sait, les Français croient de moins en moins en leurs hommes politiques. Le moment est donc mal venu pour que des fonctionnaires prennent des décisions politiques qu’il ne leur appartient pas de prendre, altérant ainsi considérablement la noblesse de leurs fonctions.
Quel sort le syndicat a-t-il réservé aux DG ayant servi les anciens maires de Sarcelles, de Villeneuve-sur-Lot ou encore de Corbeil-Essonnes ? En termes d’incarnation de valeurs démocratiques et républicaines, je crois me rappeler que ces anciens élus nous ont pourtant infligé de bien tristes spectacles… DG ou DGA durant 25 ans, je n’avais jamais adhéré à un syndicat. Aucune raison particulière ne motivait cette non-adhésion. Il y en a une aujourd’hui.
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