Les échéances électorales du mois de mars risquent d’amener aux responsabilités locales des élus apparentés ou soutenus par le Front national et le Rassemblement bleu marine, notamment.
La stratégie de conquête de ce(s) parti(s) sur les petites et moyennes communes, et le contexte actuel, pourraient favoriser ce résultat dans certaines régions de France.
Cette situation, plus malheureuse qu’inédite pour certains territoires, obligera inévitablement les membres des directions générales des communes concernées à s’interroger rapidement sur le positionnement à adopter dans pareil cas. Elle conduira aussi le SNDGCT à adopter une ligne de conduite vis-à-vis de ses adhérents ou candidats à l’adhésion.
Même si les contours des missions de directeur général ne sont pas clairement définis par la réglementation, un certain nombre de principes, comme la légitimité démocratique et l’Etat de droit, et de devoirs – tels que devoir de loyauté et de service public -, régissent l’accomplissement de nos fonctions.
Cohérence avec les valeurs – L’arrivée de ces formations politiques à la tête des exécutifs locaux nous posera des problématiques, non pas sur le terrain des idées, pour lesquelles loyauté ne signifie pas aliénation, mais sur le terrain des valeurs, fondement même de notre action au sein des collectivités dont nous assurons la direction.
Dans ce cadre, n’est-il pas incompatible pour un directeur général, attaché aux valeurs de la République et du service public garantissant la neutralité, l’impartialité et la satisfaction de l’intérêt général, de collaborer en toute loyauté avec ces nouveaux élus ?
Dans le respect de la légitimité démocratique, le dirigeant concerné devra prendre les décisions liées à sa carrière qui s’imposent, en son âme et conscience, en respectant le principe de continuité du service public, dont il est garant mais n’est pas l’unique acteur.
De la même manière, la charte de déontologie qui nous lie au sein du SNDGCT ne nous permettra pas d’accueillir ou de conserver au sein de notre organisation des collègues qui ne seraient pas attachés aux mêmes valeurs républicaines ou qui feraient preuve d’un angélisme coupable tendant à ignorer les fondements mêmes des idées défendues par ces nouveaux élus.
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