Dans quel état d’esprit une commune de la périphérie de Strasbourg travaille-t-elle avec la CUS ?
Notre souci est de rester pragmatique. Toutes les démarches doivent être abordées dans la confiance et la transparence. L’efficacité est le premier objectif d’un processus qui vise à rendre un service meilleur à la population grâce à l’efficacité obtenue par la subsidiarité.
Bien sûr, les économies sont également visées mais ce n’est pas le seul enjeu. La tendance vers un accroissement des mutualisations engendre une meilleure efficacité budgétaire, si l’on adapte chaque projet au contexte : nous pratiquons de la couture fine, la mutualisation doit être localisée, toutes les communes n’exprimant pas des besoins identiques. Finalement, la question est de savoir qu’est-ce que la CUS peut faire mieux que la commune et réciproquement. C’est cet esprit de recherche d’efficacité qui nous guide.
Pensez-vous que la CUS doit aller vers plus de mutualisation ?
J’ai connu, à la fin des années 1990, le lancement d’une réflexion avec des groupes de travail composés d’élus et de techniciens, sur différents domaines comme le sport, le social, la petite enfance, à l’échelle de l’intercommunalité. Ils ont permis de mieux se connaître, notamment avec l’établissement de documents d’orientation communautaire reprenant des statistiques, les projets des communes, etc. Ils ont abouti à des transferts de compétence comme l’hébergement d’urgence, la lecture publique.
Ce travail a renforcé la confiance et la connaissance mutuelle. Ces dernières années, nous avons abordé des mutualisations sans transfert, souvent à la demande de communes dans un souci de réactivité et de proximité, comme pour des travaux de voirie ou d’entretien d’arbres d’alignement. Dans ce cadre, la charge de travail ne pèse pas vraiment sur les agents des communes, mais plutôt pour les cadres de la CUS qui suivent les dossiers et préparent les décisions.
La seule nouvelle mission pour nos agents municipaux dans le cadre de la mutualisation ascendante est la viabilité hivernale. Il reste important de mettre en œuvre les mutualisations avant qu’on ne les impose.
Quelles sont les clés permettant un fonctionnement harmonieux des relations entre la CUS et les communes périphériques ?
Lingolsheim a vécu un transfert de compétence en lecture publique. Notre bibliothèque municipale a fermé et le bâtiment restructuré par la CUS est devenu médiathèque communautaire. Dans un transfert, l’accompagnement des agents est primordial.
Nous avons aussi adopté le logiciel de comptabilité de la CUS. Lors des discussions sur ce dossier, les agents de l’intercommunalité ont montré leur grande disponibilité et réactivité. Ce sont eux qui ont fait part de réticences quant à l’accès, de la part de la CUS, à notre comptabilité, ce qui ne posait au contraire aucun problème à notre maire (UMP, alors que la CUS est dirigée par le PS, ndrl).
La connaissance réciproque est essentielle et de ce point de vue, l’initiative de Pierre Laplane, DGS de Strasbourg, de nous rencontrer tous les mois est une idée efficace et rassembleuse. Enfin, la proximité pour la CUS, ce sont les communes. Il n’y a pas d’échelon intermédiaire comme dans d’autres intercommunalités.
Cet article fait partie du Compte-rendu
Jusqu'où doit aller la mutualisation des services dans les intercos ? – Club RH à Strasbourg
Sommaire du dossier
- Intercommunalité et mutualisation des services : le cadre juridique
- « Ne pas favoriser une relation « client-fournisseur » – Pierre Laplane, DGS de la CUS
- « La mutualisation doit être localisée » – Corinne Wagner DGS de Lingolsheim
- « La mutualisation est une source de motivation pour les agents mutualisés » – Carino Spinacci, chargé de mission à la M2A
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