La prestation de l’équipe de France féminine de football, le 28 novembre 2013, a ravi le maire du Mans, Jean-Claude Boulard : devant 14 000 spectateurs rassemblés dans le MMArena, les joueuses tricolores ont écrasé leurs adversaires bulgares 14 à 0. Du coup, l’élu socialiste espère faire de l’enceinte un « stade référent », sinon résident, de la sélection nationale. Il indique avoir évoqué le sujet avec Noël Le Graët, le président de la fédération. Il croise aussi les doigts pour que les filles du Mans FC remontent dès cette saison en première division. « Le football féminin est bien mieux vu que son homologue masculin. Et cela promettrait quelques belles affiches. »
Ce n’est que l’une des pistes explorées pour faire face à la liquidation judiciaire du Mans FC, version masculine, laquelle remet en cause le modèle économique du MMArena. La collectivité négocie depuis plusieurs mois avec Vinci pour en ébaucher un nouveau. Un point d’étape sera fait aux conseillers municipaux le 18 décembre mais les discussions devraient se poursuivre jusqu’en janvier 2014. La stratégie consiste à exploiter la polyvalence et la capacité hôtelière de l’équipement pour y multiplier les évènements : 24 heures du Mans, rencontres de football américain, concerts, etc. Autant de recettes commerciales qui ont pour but « de ne pas bouleverser l’équilibre budgétaire » de la commune.
Jusqu’à 46 millions d’euros- La disparition du club professionnel entraîne en effet un important manque à gagner pour Vinci, en charge de la construction et de l’exploitation du MMArena (25 000 places) dans le cadre d’un partenariat public-privé. D’une durée de 35 ans, la concession comprend un mécanisme de compensation financière qui pourrait coûter à la collectivité jusqu’à 46 millions d’euros, selon l’universitaire sarthois Jean-Pascal Gayant, professeur de sciences économiques. Mais à quelques mois des municipales, et alors que le groupe de BTP vit largement de chantiers publics, aucune des deux parties n’a intérêt à voir la situation se détériorer.
L’opposition tente bien d’en faire un enjeu de ces prochaines échéances électorales mais elle peine à être audible, ayant apporté ses voix au montage juridique. Elle déplore néanmoins le secret entourant les tractations en cours. Cette absence de transparence est également pointée par Jean-Pascal Gayant, certains tenants et aboutissants du contrat restant secrets.
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