Les initiateurs de la plateforme Agrilocal voulaient avoir un écho national pour le lancement de leur association. Ils ont eu pas moins de trois ministres. Le titulaire de l’Agriculture Stéphane Le Foll, accompagné de la ministre déléguée à l’économie numérique, Fleur Pellerin, et de la ministre à l’Egalité des territoires, Cécile Duflot, ont vanté les mérites de cette initiative locale qui est en train de faire un effet boule de neige.
Assemblée générale à Valence – Aujourd’hui le dispositif fonctionne réellement dans deux départements, la Drôme et le Puy-de-Dôme, tandis que la Corrèze est en phase d’expérimentation. Mais onze départements ont déjà délibéré pour mettre en place le système et trois autres vont le faire d’ici la fin de l’année. Au total, une trentaine de départements ont manifesté leur intérêt pour partager l’expérience.
La première assemblée générale de l’association nationale se tiendra le 22 janvier prochain à Valence.
« L’idée était de rapprocher les marchés de la restauration collective des producteurs agricoles locaux. Pour cela, il fallait que toute la question de la commande publique soit prise en charge par le dispositif », explique le directeur du développement territorial de la Drôme, Francis Aynaud, inventeur du concept.
Changement de mentalités – « Il faut tout un travail en amont, de sensibilisation des acteurs, aussi bien des producteurs que des acheteurs publics. Il ne suffit pas d’ouvrir le site internet et claquer des doigts. C’est un changement de mentalités pour tous », assure le directeur territorial du Puy-de-Dôme, Bernard Farinelli.
Tous les départements de la région Franche-Comté, par exemple, ouvriront leurs sites dans quelques jours. « Nous avons déjà lancé une démarche de sensibilisation, en partenariat avec la chambre interdépartementale d’agriculture. Nous avons déjà les acheteurs, maintenant nous allons démarrer la plateforme », indique la vice-présidente du Conseil général du Territoire de Belfort, chargée de l’environnement, Anne-Marie Forcinal.
« Le concept Agrilocal répond à des objectifs de développement durable et confortent des emplois non délocalisables. Certains produits locaux partaient à Lyon puis à Marseille avant de revenir dans une maison de retraite. Ce n’est pas logique », souligne le président du Conseil général du Puy-de-Dôme, Jean-Yves Gouttebel.
Une bonne leçon – « Je salue l’audace et l’inventivité de cette démarche qui simplifie la commande publique », a assuré Fleur Pellerin, en soulignant que l’agriculture est de plus en plus lié au numérique. Tandis que Stéphane Le Foll a annoncé qu’un groupe de travail pour coordonner l’ensemble des procédures permettant de connecter les agriculteurs, les territoires et les citoyens sera mis en place « pour atteindre l’objectif de 40% de produits de proximité dans la restauration collective à l’horizon 2017 ».
« C’est encore un exemple qui montre que les territoires veulent créer eux-mêmes les conditions de leur propre développement. C’est aussi une bonne leçon pour d’autres domaines que l’agriculture », a noté, pour sa part, Cécile Duflot.
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