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Un rapport alarmant sur l’état du Nautilud, un complexe sportif abritant la patinoire et la plus grande piscine de la ville, a conduit la mairie à en interdire l’accès au public à compter du 25 octobre 2013. Les regards se tournent notamment vers la charpente en lamellé-collé de l’édifice, novatrice à l’époque de sa construction.
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Suite à un rapport d’audit structurel faisant état de désordres graves sur le bâtiment, et après plusieurs réunions des services municipaux concernés, la maire de Reims, Adeline Hazan, a pris la décision de fermer le Nautilud au nom du principe de précaution.
L’édile a suivi en cela les recommandations du bureau d’études Ginger CEBTP et du bureau d’ingénierie spécialisé dans les charpentes bois Exp’bois qui ont réalisé le diagnostic. Selon leur rapport, « des opérations de sécurisation de la structure doivent être effectuées dans les plus brefs délais ». Tant du côté de la piscine, où la corrosion des rotules métalliques, dont l’épaisseur est passée de 25 à 7 millimètres au fil des ans, a fragilisé l’ensemble, que de la patinoire, où l’on observe un même état de corrosion avancé.
Les experts indiquent « un risque de rupture et de glissement de l’assemblage » qui pourrait entraîner un « effondrement de la structure » de la piscine, à la manière d’un château de cartes, notamment si des éléments extérieurs s’en mêlaient, comme un fort coup de vent. Concernant la patinoire, ils mettent en garde contre « un risque imminent de chute d’éléments de charpente ou de luminaires au sol, et de rupture des pannes et des appuis ».
Un bâtiment innovant dans les années 1960 – La construction du Nautilud a démarré en 1964. Le procédé employé, novateur à l’époque, était celui d’une charpente en lamellé-collé. Selon Claude Hattez, le directeur études et travaux de bâtiment à la ville de Reims, ce choix architectural se justifie par « la stabilité au feu du lamellé-collé et la portée importante qu’il permet sans poutres intérieures ». Le bâtiment n’est donc pas entaché selon lui d’une erreur de conception.
« Un bâtiment n’est pas éternel, surtout quand il est aussi sollicité et qu’il est soumis à une ambiance humide et chlorée, donc agressive », souligne Claude Hattez. Aux yeux du technicien municipal, il est en revanche possible que l’équipement ait pâti d’interventions ultérieures inadéquates et d’un relatif manque d’entretien. Le bâtiment est également construit sur pieux dans une ancienne zone marécageuse, mais Claude Hattez exclut l’hypothèse d’un affaissement de la structure.
Le Nautilud « mérite » une réhabilitation – Reste à savoir quelle solution la municipalité va retenir pour remédier à cette situation qui prive la population rémoise de son seul bassin de 50 mètres, et les clubs de hockey sur glace et de water-polo de leur terrain d’évolution. « Nous avons le choix entre une réhabilitation complète, une déconstruction-reconstruction sur place ou une reconstruction sur un autre site », résume le directeur études et travaux de bâtiment. Celui-ci estime que le Nautilud « mériterait d’être réhabilité ».
Quelle que soit la décision adoptée, des travaux de consolidation de l’existant vont être entrepris rapidement pour sécuriser le bâtiment, même s’il doit rester fermé au public plusieurs mois encore.
La patinoire et la piscine peuvent recevoir chacune 1 200 personnes en simultané. La piscine enregistre 350 000 entrées par an, la patinoire, 65 000. Aucune solution de repli n’existe à Reims pour les patineurs; les horaires des cinq autres piscines de la ville vont en revanche être réaménagés pour accueillir les nageurs.