En introduction de ce nouveau plan gouvernemental, vous écrivez qu’il «faut aller au-devant de ceux qui ne demandent rien». Est-ce la philosophie générale de ce plan ?
La caractéristique majeure de ce plan est de maintenir la prévention pour l’ensemble de la population. Mais nous retenons, effectivement, plusieurs priorités. Les jeunes, tout d’abord, pour qui la prévention doit être la plus précoce possible. Les femmes, ensuite : je pense aux usagères de drogues, qui ne fréquentent pas toujours les dispositifs spécialisés, compte tenu d’une stigmatisation importante, et à qui nous voulons proposer des horaires réservés ou des prises en charges particulières ; je pense aussi aux femmes enceintes qui consultent leur gynécologue, ou leur obstétricien, qui pourrait en profiter pour faire le point sur leurs conduites addictives.
Parmi ceux qui ne demandent rien, il y aussi toutes les personnes en difficultés sociales, qui sont éloignées des dispositifs spécialisés, et vers qui il faut aller. Je pense enfin à chacun de nous qui, lorsqu’il consulte son généraliste, pourrait se voir proposer un questionnaire bref, sur ses consommations de tabac et d’alcool. Cela s’avère efficace pour modérer les usages excessifs. Ce principe du «repérage précoce et de l’intervention brève» (RPIB) traverse tout le plan. Nous souhaitons l’élargir à toutes les conduites addictives, et y former aussi les professionnels du social et du médico-social.
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