Ma Gazette
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Avec le mode de fonctionnement sociétal de constant flux tendu, le besoin de mobilité des personnes et des marchandises est immense et ne peut souffrir d’être trop longtemps insatisfait.
Une paralysie des transports fait courir des risques importants, tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique ; en cas d’incident, l’exploitant d’un réseau de transport, tel un urgentiste, doit le plus rapidement possible assurer la sécurité et la remise en route du flux pour irriguer les organes vitaux.
Le rôle des collectivités territoriales, gestionnaires des principales infrastructures de transport, est primordial. Ce rôle d’exploitant de réseau, parfois méconnu, prend pourtant le pas sur tous les autres en cas de crise.
Le système actuel est complexe, car si le préfet coordonne et dirige les opérations lors des crises, les collectivités sont très souvent en première ligne, engageant leurs moyens, et devant rendre des comptes auprès de la population.
En effet, avec les phases successives de décentralisation – qui semblent devoir se poursuivre – les collectivités territoriales gèrent la quasi-totalité, voire la totalité dans certains départements, des infrastructures de transport terrestre.
Si le préfet commande, ce sont les collectivités qui règlent la facture, comme c’est également le cas pour le service départemental d’incendie et de secours.
Comme les effets du dérèglement climatique se font de plus en plus sentir, les événements tempétueux, les intempéries pluvieuses et neigeuses d’occurrence décennale ont tendance à se normaliser, et les crises à se multiplier, d’où l’impérieuse nécessité de prévoir, de préparer, de s’organiser.
Pourtant, on ne pourra jamais gérer la crise !
La crise se définit justement par le fait que les événements échappent au contrôle humain ; quand elle est gérée, par définition, la crise cesse.
Affronter la crise, c’est accepter d’être dépassé par un événement extraordinaire, être humble face au phénomène d’ampleur, et reconnaître ses limites.
Affronter la crise, c’est avant tout gérer les hommes qui oeuvrent pour la contenir, gérer le risque, la peur, la fatigue, la limite.
Affronter la crise, c’est apprendre à se connaître, car les hommes s’y révèlent dans ce qu’ils ont de meilleur et de pire.
Affronter la crise est une expérience parfois douloureuse, mais extrêmement riche, qu’il faut toutefois ne pas souhaiter connaître !
Mais affronter la crise est l’essence même du service public, qui prend tout son sens auprès des populations victimes.