1,0 % en 2010 ; 1,5 % en 2011. Telle est l’évolution du nombre de bibliothèques municipales disposant d’un fonds d’ouvrages numériques, selon le rapport 2013 (1) de l’Observatoire de la lecture publique, portant sur l’année 2011. Un résultat, qui, pour les auteurs, « ne montre pas de progression significative ». En un an, seule une quinzaine d’équipements auraient franchi le pas. Parmi les bibliothèques qui proposent une offre numérique, 0,9 % disposent de plus de 50 titres. Et le rapport d’enfoncer le clou : « Le livre numérique n’a pas encore trouvé sa place au sein des bibliothèques municipales. »
Des constats décevants, dans la mesure où beaucoup de professionnels sont mobilisés pour réfléchir sur les pratiques de lecture numérique et la constitution d’une offre publique. Preuve en est le nombre de journées d’études consacrées au sujet, où les équipements expérimentateurs de nouvelles offres viennent présenter leurs démarches.
Engagement du SNE. Lors de ces rencontres, de nombreux bibliothécaires font état de deux difficultés majeures à leurs yeux :
- d’une part, l’offre commerciale des éditeurs, qu’ils jugent inadaptée aux besoins des bibliothèques,
- et, d’autre part, l’absence de cadre juridique pour le droit de prêt d’ouvrages numériques, contrairement aux dispositions existant pour l’imprimé (loi du 18 juin 2003 relative à la rémunération au titre du prêt en bibliothèque et renforçant la protection sociale des auteurs).
Sur le premier point, le Syndicat national de l’édition (SNE), réuni en assemblée générale le 27 juin 2013, a acté son intention de faire porter ses efforts pour « développer les offres de prêt numérique en bibliothèque, en coordination avec les librairies ». Dans son discours devant ses pairs, le président du SNE, Vincent Montagne, s’est référé au rapport de l’Idate (« think tank » spécialisé dans l’économie numérique), publié en mars 2013, pour estimer que « l’édition française n’est nullement en retard pour l’offre aux bibliothèques ; de plus, nous travaillons à inclure la librairie dans ce nouveau marché, ce qui n’est le cas dans aucun autre pays du monde. »
Sur le second point, la réflexion du ministère de la Culture semble s’orienter vers l’hypothèse d’accords globaux entre bibliothèques et éditeurs, comme le suggère également le rapport « Lescure », remis à la ministre le 13 mai 2013.
Chute des investissements : « Signal d’alerte »
Depuis 2009, les dépenses d’investissements des collectivités en faveur de la lecture publique sont en recul. De 2010 à 2011, elles ont chuté de 22 %. Un mouvement que l’Observatoire de la lecture publique replace dans un repli global des dépenses des collectivités pour leurs bibliothèques (- 4,5 % de 2010 à 2011) et attribue aux « effets de la crise ». Dans son éditorial, le directeur du livre et de la lecture, Nicolas Georges, y voit un « signal d’alerte à ne pas sous-estimer car la poursuite de cette tendance remettrait très vite en cause les acquis du mouvement de modernisation de notre réseau de lecture publique quasi constant depuis la fin des années 70 »;
Références
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Notes
Note 01 Bibliothèques municipales, données d’activité 2011, synthèse nationale Retour au texte