Evolution du financement des associations
Comme le reste de l’économie, le secteur associatif subit de plein fouet les effets de la crise économique. Les travaux de Viviane Tchernonog confirment, chiffres à l’appui, ce que les associations ressentaient depuis plusieurs années, sans pour autant pouvoir en apporter la preuve formelle.
Première évolution, la part des financements publics baisse au profit des sources de financement privé.
Evolution des financeurs publics dans les budgets associatifs
Sans surprise, la poursuite des politiques de décentralisation ainsi que les difficultés structurelles du budget de l’Etat ont conduit les acteurs publics à se repositionner quant au financement des associations.
L’Etat a baissé ses subventions. Mais les communes, plus surprenant, les ont aussi diminué : en 2005, les financements municipaux représentaient 14% des ressources des associations contre 11,5% en 2011.
Le poids des conseils généraux a en revanche progressé pour passer de 10% à 12,3%.
Evolution en volume des financements publics entre 2005 et 2011
En volume, c’est la croissance de la participation des usagers au service rendu par l’association et la commande publique qui structurent l’évolution des budgets des associations entre 2005 et 2011.
Alors que le secteur associatif a connu un développement annuel de 2,5% ( 16% sur la période), les recettes provenant des usages augmentent fortement (4,3% par an, soit 29% sur la période.
Mais l’évolution du montant de la commande publique est encore plus frappant : +73% entre les deux enquêtes. A l’inverse, les subventions fondent.
Poids de la commande publique dans les associations avec et sans salariés en 2011
Si le volume de la commande publique explose, la part des associations concernées s’envole également. En 2005, seules 7% des associations étaient contraintes de répondre à des appels d’offres.
Aujourd’hui, elles sont 23% à l’être.
Sans surprise, les associations employeuses sont davantage soumises à la concurrence, mais les associations sans salarié le sont également.
Structure des budgets associatifs selon les secteurs d’activité
Si les associations employeuses sont soumises fortement à la commande publique, les associations sans salarié le sont aussi pour 21% d’entre elles.
Toutefois, tous les secteurs associatifs ne sont pas soumis aux mêmes règles pour leur financement public. Les secteurs de l’action sociale ont été le plus fortement impactées.
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Collectivités territoriales et associations : reconstruire le partenariat
Sommaire du dossier
- Associations vs collectivités : beaucoup d’actions mais encore (trop) peu d’effets
- Associations : bilan contrasté pour la Charte des engagements réciproques
- Connaître les récentes évolutions liées aux rapports collectivités-associations
- Collectivités et associations : des liens toujours étroits mais en mutation
- Financement des associations sportives : un modèle à réinventer
- Associations : de l’urgence d’une simplification
- Les associations résistent. Mais jusqu’à quand ?
- Associations : « Les subventions fondent, la commande publique explose »
- Charte d’engagement réciproques entre associations et pouvoir publics : un texte a minima
- Les associations menacées par la baisse des dotations
- Enquête : les baisses de financements publics aux associations se confirment
- De la subvention aux marchés publics : les associations face à la mise en concurrence
- « Les marchés publics enlèvent leur capacité d’innovation aux associations » – Interview de Viviane Tchernonog
- Comment évaluer les activités des associations ?
- Aides aux associations : des solutions pour un nouveau souffle
- Commande publique ou subvention ?