Un collectif de prostituées lyonnaises a exprimé sa colère mercredi 25 avril en dénonçant l’augmentation du nombre de contrôles de police depuis trois semaines dans la capitale des Gaules, alors que le délit de racolage passif, instauré par la loi sur la sécurité intérieure du 19 mars 2003, a été abrogé en première lecture au Sénat le 28 mars.
Une vaste opération visant 52 personnes – Le 16 avril, en début de soirée, la police a ainsi procédé à une vaste opération de contrôle visant 52 personnes: « 15 procédures de racolage ont été diligentées et 26 camionnettes ont été mises en fourrière », a dit la Direction départementale de la sécurité publique.
« Il n’est pas possible de se prévaloir d’une loi qui n’est pas encore passée », se défend Jean-Louis Touraine, député socialiste et premier adjoint au maire de Lyon. Le vote du Sénat doit être confirmé par celui de l’Assemblée nationale pour que l’abrogation soit effective.
Les mises en fourrière intensifiées – L’adjoint a expliqué que les policiers continuent d’utiliser le délit de racolage passif pour « identifier les réseaux de passeurs et de proxénètes » mais assure n’avoir donné aucun ordre dans ce sens.
« Nous ne faisons respecter que les arrêtés municipaux concernant le stationnement des camionnettes », a-t-il ajouté. Selon lui, les mises en fourrière s’étaient intensifiées récemment pour répondre à « un phénomène saisonnier qui amène davantage de clients ».
Un quadrillage quasi-quotidien – « Je suis sur le trottoir depuis 20 ans et je n’ai jamais eu de délit de racolage. C’est maintenant qu’il va être abrogé que la police profite de la situation pour nous coller des procès-verbaux », a dit Karen, porte-parole du collectif des prostituées de Gerland.
Les péripatéticiennes lyonnaises dénoncent le « quadrillage quasi-quotidien depuis trois semaines » du quartier du 7e arrondissement où elles sont installées au sud de Lyon et le recours abusif à la verbalisation.
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